Laurent Fabius parle de fournir des moyens de communication aux rebelles syriens

Alors que la Syrie vient d’entamer son 16e mois de violences, le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, a évoqué la tenue éventuelle, le 30 juin prochain, à Genève, d’une conférence au sujet de ce dossier, avec les principales puissances concernées, afin de former un nouveau « groupe de contact voulu par le médiateur Kofi Annan ».

« Nous avons une double stratégie qui consiste à la fois à monter la pression, avec les sanctions, et en même temps à continuer la discussion, notamment avec les Russes puisqu’ils jouent un rôle déclencheur » a expliqué le patron du Quai d’Orsay sur les ondes de France Inter.

« Bachar el-Assad est un tyran, le plus vite il sera dégagé le mieux ce sera », a encore affirmé Laurent Fabius. « En même temps, un pouvoir doit avoir un successeur. Donc il y a des discussions très précises et très difficiles » a-t-il ajouté, en soulignant les « horreurs abominables » relevant du crime contre l’humanité commises par le régime syrien.

Quant l’opposition, à qui certains voudraient livrer des armes, Laurent Fabius a proposé de lui fournir des « moyens de communication », afin de l’aider « à prendre le dessus sur les forces du régime de Bachar el-Assad ».

Pour le ministre, une autre solution au conflit serait « une victoire claire et nette de l’opposition ». « C’est pourquoi il y a à la fois la démarche de Kofi Annan et il est envisagé – les Américains l’ont fait, peut-être nous le ferons – de donner non pas des armes, mais des moyens de communication supplémentaires » a-t-il poursuivi.

C’est la première fois qu’un responsable gouvernemental français évoque une aide matérielle aux rebelles syriens. Selon M Fabius, ces derniers seraient de plus en plus soutenus par les civils. « Les indications que nous avons montrent que des groupes entiers très importants de la population qui, au départ, n’étaient pas nécessairement hostiles à Bachar le deviennent maintenant » a-t-il avancé.

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