Le programme de drone franco-britannique Telemos pourrait être lancé en juillet

Le prochain mois de juillet va être important pour la question des drones MALE (Moyenne Altitude Longue Endurance), et donc la succession des Harfang que met actuellement en oeuvre l’armée de l’Air, étant donné que deux décisions importantes sont attendues d’ici là. Et Dassault Aviation est directement concerné par cette affaire dans la mesure où le constructeur aéronautique à deux fers au feu.

Le premier est celui du drone franco-britannique appelé Telemos, qu’il entend développer avec BAE Systems, dans le cadre des accords de défense signés par Londres et Paris à Lancaster House, en novembre 2010.

Le Telemos, développé à partir du démonstrateur britannique Mantis, doit théoriquement être prêt d’ici 2020. A condition que le contrat portant sur la phase préparatoire du programme soit signé. Et, de sources industrielles, cela pourrait être fait à l’occasion du salon aéronautique de Farnborough, qui commencera le 9 juillet prochain.

Cette phase préparatoire est prévue pour durer environ 18 mois. Près de 40 millions d’euros seront investis. Et cet effort sera équitablement réparti entre Paris et Londres.

Mais dans l’attente du Telemos, il faut trouver une solution intérimaire, les drones Harfang, qui, développés à partir d’une plate-forme israélienne par EADS, étant à bout de souffle. Là encore, Dassault Aviation est sur les rangs avec une version francisée du Heron TP d’IAI, appelée « Voltigeur ».

En juillet 2011, l’on croyait le dossier définitivement bouclé, le ministre de la Défense de l’époque, Gérard Longuet, ayant tranché en faveur de la solution apportée par Dassault, aux dépens du MQ-9 Reaper américain, pourtant voulu par l’armée de l’Air. L’argument avancé alors était qu’il fallait mettre en position favorable les industriels français dans la perspective du futur drone MALE franco-britannique.

Cette décision a fait l’objet d’intenses débats au Parlement, dont le clivage n’était pas droite/gauche mais Sénat/Assemblée nationale, le premier estimant que le Heron TP « francisé » trop cher, le second privilégiant la mise en place d’une filière industrielle dédiée aux drones, dans l’attente du Telemos, soit l’objectif affiché du gouvernement d’alors.

Pour autant, l’affaire a connu un énième rebondissement avec l’arrivée de Jean-Yves Le Drian à l’Hôtel de Brienne, ce dernier ayant fait part de son intention de remettre ce dossier à plat afin de faire connaître sa décision avant le 14 juillet prochain.

« On est serein. S’il y a un besoin, on est une force de proposition. C’est sur la table » a affirmé Eric Trappier, le chargé des affaires internationales chez Dassault Aviation. Le constructeur a par ailleurs crée, en janvier et avec IAI, une coentreprise dont il détient 51% du capital afin d’honorer le contrat qui lui a été confié l’an passé.

Théoriquement, il faudrait 2 ans au constructeur français pour livrer le « Voltigeur » à l’armée de l’Air, à condition qu’il soit question d’une « version non modifiée ». « On peut facilement doubler les délais si on change beaucoup de choses » a indiqué Eric Trappier. Et la facture sera dans le même temps plus lourde. En cause : des difficultés portant sur les liaisons satellites et les radars de l’appareil. Seulement, ce drone devrait être prêt pour 2014, ce qui ne sera manifestement pas le cas s’il faut 4 ans de travail pour l’adapter aux critères français…

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