Des armes nucléaires moins nombreuses mais plus modernes

Selon la dernière livraison de l’Annuaire sur les armements, le désarmement et la sécurité internationale que publie annuellement l’Institut International de Recherche sur la Paix de Stockholm (Sipri), le nombre d’armes nucléaires dans le monde a légèrement diminué en 2011 par rapport à la précédente étude.

Ainsi, le Sipri estime à 19.000 le nombre d’armes nucléaires actuellement détenues par 8 pays, à savoir les Etats-Unis, la Russie, la France, le Royaume-Uni, la Chine, l’Inde, le Pakistan et Israël, soit 1.500 de moins qu’en 2010.

Pour l’institut suédois, cette baisse est due à l’entrée en vigueur du traité « nouveau START », signé entre les Etats-Unis et la Russie en 2010. Ce texte engage Washington et Moscou à réduire leur stocks d’armes nucléaires stratégiques. Mais ces deux pays en ont surtout profité pour retirer leurs armes obsolètes et vieillissantes.

D’après les chiffres fournis par le Sipri, la Russie compterait 10.000 armes nucléaires, dont 1.800 seraient opérationnelles. Les Etats-Unis en auraient davantage de déployées (2.150) sur un total de 8.500.

Et les autres puissances nucléaires reconnues, c’est à dire le Royaume-Uni, la France et la Chine sont « soit en train de déployer de nouveaux vecteurs » ou « soit annoncé des programmes » allant dans ce sens. Le Sipri souligne que ces pays « semblent déterminés à conserver leurs arsenaux indéfiniment ».

Au passage, l’on notera que l’institut évalue à 300 le nombre d’armes nucléaires françaises, dont 290 seraient déployées, tandis que le Royaume-Uni en aurait 225, dont 160 seraient opérationnelles.

Quant à l’Inde et le Pakistan, ils ne sont pas en reste. Ces deux pays, note le Sipri, « continuent de développer de nouveaux systèmes capables de livrer des armes nucléaires » et augmentent leurs capacités à produire de la matière fissile à usage militaire.

« En dépit du regain mondial d’intérêt pour les efforts de désarmement dans le domaine nucléaire, aucune des forces nucléaires existantes ne fait la preuve d’une volonté plus que rhétorique à renoncer à leurs arsenaux nucléaires pour l’instant » a affirmé Shannon Kile, spécialiste de ces question au Sipri.

« Alors que le nombre global d’ogives nucléaires est en baisse, les programmes de modernisation à long terme en cours dans ces États donnent à penser que les armes nucléaires sont toujours la garantie d’un certain statut et d’un certain pouvoir sur la scène internationale » a-t-elle ajouté.

Cela étant, la question du nombre d’armes nucléaires déployées fait débat aux Etats-Unis. Parce que maintenir une force de frappe pléthorique coûte très cher et que ce n’est pas forcément pertinent à l’heure actuelle. A contrario, d’autres estiment que ce ne serait pas raisonnable étant donné que d’autres pays cherchent à se doter d’armes de ce type ou encore renforcent leurs arsenaux.

En février, l’on apprenait que plusieurs options allant vers une réduction des armes nucléaires opérationnelles américaines étaient à l’étude. Selon les cas envisagés, il serait prévu de conserver entre 300 (minimum) et 1.100 têtes nucléaires.

Plus récemment, le général James Cartwright, l’ancien numéro deux de l’armée américaine, aujourd’hui en retraite, a proposé de réduire à 900 le nombre d’armes nucléaires déployées, notamment en supprimant la composante missiles balistiques (les Minuteman III) de l’US Air Force.

Ce à quoi est opposé le chef d’état-major de cette dernière, le général Norton Schwarz. Mieux même : l’aviation américaine a bien l’intention de moderniser ses Minuteman III pour les faire durer jusqu’en 2030, année où ils pourraient être remplacés.

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