Visite surprise du président Hollande aux forces françaises engagées en Afghanistan

Le nouveau président de la République, François Hollande, a créé la surprise, ce 25 mai, en se rendant en Afghanistan, soit quelques jours après le sommet de l’Otan de Chicago, où il a fait part de sa décision de mettre un terme à la mission de combat des forces françaises dans la province de Kapisa, au nord est de Kaboul, d’ici la fin de l’année 2012.

Accompagné par Jean-Yves Le Drian et Laurent Fabius, respectivement ministres de la Défense et des Affaires étrangères, ainsi que par l’amiral Edouard Guillaud, le chef d’état-major des armées (CEMA), le chef de l’Etat est monté à bord d’un hélicoptère Caracal dès son arrivée à Kaboul pour rejoindre la base française de Nijrab, avant de rencontrer son homologue afghan, Hamid Karzaï.

En Kapisa, François Hollande a précisé que le désengagement militaire de la France en Afghanistan se fera de manière « ordonnée » et « en bonne intelligence avec nos alliés, notamment avec le président Obama, qui en comprend les raisons, et en étroite concertation avec les autorités afghanes ». Selon lui, il s’agit là d’une décision « souveraine ». « Seule la France peut engager la France » a-t-il lancé devant une centaine de militaires appartenant à la Brigade La Fayette (TFLF, pour Task Force La Fayette).

« Le temps de la souveraineté afghane est venu » a encore expliqué le président Hollande. Après avoir rappelé les raisons de l’intervention française en Afghanistan au lendemain des attentats du 11 septembre 2001, il a motivé sa décision en avançant que « la menace terroriste qui visait notre territoire national comme celui de nos alliés depuis l’Afghanistan, sans avoir totalement disparu, a été en partie jugulée ». Et de conclure, avant une Marseillaise chantée a capella par les militaires de la TFLF : « Vous avez exécuté votre mission, et vous allez l’accomplir jusqu’au bout ».

Quant aux modalités de ce désengagement, le président Hollande a indiqué que « plus de 2.000 [soldats] seront rentrés en France d’ici la fin de l’année » sur les 3.600 qui sont encore actuellement déployés en Afghanistan. Une petite partie d’entre eux devrait être désengagée d’ici le mois de juin, le plus gros de la troupe ayant à patienter jusqu’à la fin de l’automne. « Vous serez à Noël à la maison » a répété le chef de l’Etat. Ce qui veut dire que les deux Groupements tactiques interarmes (GTIA), Acier et Wild Geese, n’auront pas à faire de rab et ne seront donc pas relevés.

Les 1.600 soldats français qui resteront en Afghanistan au cours de l’année 2013 pour règler la délicate question du rapatriement du matériel et la formation des cadres de l’armée afghane devraient être rassemblés à Kaboul, où ils disposeront toujours de l’hôpital militaire ainsi que d’hélicoptères.

Le retrait logistique pourrait durer 9 mois, si tout se passe bien. Etant donné que les routes pakistanaises sont toujours fermées et que les droits de passage pour les voies passant par le nord font l’objet d’enchères exorbitante, la piste privilégiée reste le transport par Antonov jusqu’à Abu Dhabi, où la France dispose d’une base. A partir de là, les équipements reviendront en France par la mer. C’est d’ailleurs la solution qui a été jusqu’à présent utilisée.

Quoi qu’il en soit, et à moins que Paris accepte l’offre de protection faite par Kaboul,  il devrait toujours rester des « forces combattantes » en Afghanistan en 2013, ne serait-ce que pour assurer la sécurité dees instructeurs militaires dont la mission n’est pas encore terminée, conformément à ce qui a été accepté et décidé lors du sommet de l’Otan à Chicago, au cours duquel, par ailleurs, la fin de la mission de combat de la Force internationale d’assitance à la sécurité a été fixée à la mi-2013. Cela étant, leur format reste encore à préciser.

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