Otan : Quelques projets de « défense intelligente »

Dans un contexte économique dégradé et sur fond de réduction des ressources dédiées à la Défense chez plupart des pays membres de l’Alliance atlantique, un des enjeux est de pouvoir maintenir les capacités « critiques » de l’Otan en depensant aux mieux chaque euro.

D’où la naissance du concept de « smart defense », ou de défense intelligente, qui doit permettre de renforcer les coopérations et de mutualiser des moyens dans plus plusieurs domaines. Une vingtaine de projets allant dans ce sens devraient voir le jour, même si, pour certaines d’entre eux, des tensions sont apparues étant donné qu’ils pourraient favoriser les équipements américains, lesquels sont moins chers car déjà amortis et disponibles immédiatement.

Quoi qu’il en soit, une dizaine de projets ont été présentés et adoptés à l’occasion du 25e sommet de l’Otan, qui se tient les 20 et 21 mai à Chicago. En voici quelques exemples :

– Avions de patrouille maritime (PATMAR) : Il s’agit de rassembler les avions de patrouille maritime de plusieurs pays au sein d’un pool multinational, lequel sera mis à la disposition des Etats contributeurs, mais aussi à d’autres qui en feraient la demande. L’idée est de permettre une plus grande souplesse d’utilisation. Ce projet sera conduit par l’Allemagne, où la Marinefliege met en oeuvre 8 P3C Orion de facture américaine;

– Munitions de précision : Lors des opérations menées l’an passé en Libye, il est apparu des tensions sur les stocks des coûteuses munitions de précision (bombes guidées), étant donné qu’il est compliqué de réapprovisionner rapidement les arsenaux nationaux . Sous la direction du Danemark, il est question de mettre en place des dépôts commun de munitions afin d’en faciliter les échanges entre les alliés, en fonction de leur contribution;

– Interface d’armement universelle de l’Otan (NATO Universal Armaments Interface) : Fruit d’un retour d’expérience en Libye, il s’agit de permettre l’utilisation par les avions de combat de l’Alliance des munitions disponbibles en provenance de différents pays;

– Robotique (Remotely controlled robots for clearing roadside bombs) : Confié à l’Italie, ce projet vise à identifier et à acquérir conjointement des robots radio-commandés aptes à neutraliser les mines et les bombes artisanales. Il s’agit de faciliter également de faciliter « coopération multinationale en matière de déploiement »;

– Centre multinational d’entraînement aérien (MATC) : Ce projet vise à donner une formation « de qualité supérieure », basée sur les retours d’expériences obtenus en Afghanistan, aux pilotes d’hélicoptères ainsi qu’aux équipes au sol;

– Maintenance des véhicules MRAP (Mine Resistant Ambush Protected) : Placé sous responsabilité américaine, ce projet vise à mettre en place des centres communs de maintenace pour les véhicules résistants aux bombes artisanales, qui équipent les forces armées de plusieurs pays membres de l’Otan (dont la France, avec le Buffalo, acheté aux Etats-Unis, et l’Aravis de Nexter);

– Renseignement, surveillance et reconnaissance interarmées (JISR) : Il s’agit de renforcer la coopération dans ce domaine et de relier les moyens de surveillance nationaux ainsi que ceux de l’Otan (AWACS, drones Global Hawk de l’Air Ground Surveillance) afin de d’améliorer la collecte, le partage et le traitement d’informations. Il est également prévu des programmes de formation de spécialistes.

– Manutention des carburants (Multinational Logistics Partnership for Fuel Handling) : Conduit par la France et l’Otan, ce projet doit permettre d’optimiser la livraison de carburant aux forces déployées dans le cadre d’une partenariat multinational;

– Partage des modules de santé (Multinational Medical Treatment Facilities) : Autre projet confié à la France, en collaboration avec l’Italie, il s’agit de mettre en place des installations « médicales modulaires normalisées » lors de déploiements multinationaux.

– Mise en commun de modules de santé (Multinational Medical Treatment Facilities). L’objectif est de développer des équipements modulaires standardisés. L’autre pendant de ce projet – le déploiement sur le terrain – sera développé au sein de l’UE par l’agence européenne de défense (même remarque que précédemment). Projet conduit par la France et l’Italie.

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