Vers une réouverture des voies logistiques de l’Otan au Pakistan

Depuis l’incident ayant impliqué la Force internationale d’assistance à la sécurité (ISAF), sous commandement de l’Otan et au cours duquel 24 soldats pakistanais ont été tué à un poste-frontière, Islamabad a fermé les voies logistiques de la coalition passant par son territoire et décidé de ne pas participer à la conférence de Bonn portant sur l’avenir de l’Afghanistan.

Cette mesure a été prise alors que les relations entre Washington et Islamabad s’étaient passablement dégradées, notamment depuis le raid des forces spéciales américaines contre le refuge d’Oussama Ben Laden à Abbottabad, situé à une cinquantaine de kilomètres seulement de la capital pakistanaise.

Par la suite, le Pentagone ne s’avait pas pris de gant pour accuser l’ISI (Inter Services Intelligence), les services de renseignement pakistanais, de soutenir en sous-main le réseau Haqqani, proche du mouvement taleb afghan et suspecté d’avoir commis des attaques à Kaboul.

Quoi qu’il en soit, la décision d’Islamabad complique la tâche de l’Otan, dans la mesure où le Pakistan était alors une des voies principales de transit pour le ravitaillement des troupes déployées en Afghanistan. Et ce qui vaut pour l’aller vaut aussi pour le retour… Dans l’optique du retrait de l’ISAF avant la fin de l’année 2014, il faudra faire sortir du territoire afghan près de 100.000 conteneurs et 70.000 véhicules, ce qui représente un total de 30 milliards de dollars de matériels.

Cela étant, le gouvernement pakistanais est pris entre la pression de son opinion publique, en majorité anti-américaine, voire anti-occidentale, la nécessité de rompre son isolement dans lequel il s’est enfermé depuis 6 mois s’il veut jouer un rôle dans le réglement de la question afghane et, enfin, l’importance de l’aide financière que lui accorde Washington sans laquelle il serait encore plus en difficulté.

D’où la déclaration, faite le 14 mai, par le ministre pakistanais des Affaires étrangères, Mme Hina Rabbani Khar. « Il était très important pour le Pakistan de marquer son mécontentement et c’est ce que nous avons fait. Nous devons maintenant aller de l’avant et envisager des relations plus positives (avec Washington) et je suis sûre que nous allons y parvenir » a-t-elle dit.

Le lendemain, alors qu’il n’en était pas question auparavant, du moins c’est ce qu’avait laissé entendre le 11 mai Anders Fogh Rasmussen, le secrétaire général de l’Otan, l’on a appris que le président Pakistanais, Asif Ali Zardari, serait convié au sommet de l’Alliance atlantique, qui doit avoir lieu les 20 et 21 mai à Chicago.

Et, par voie de communiqué, le premier ministre pakistanais, Yusuf Raza Gilani, a indiqué que son gouvernement soutiendrait une proposition visant à autoriser l’Otan à faire transiter par le Pakistan que des équipement « non létaux ».

Le fait est, et d’après des déclarations d’officiels américains, un accord de principe aurait été obtenu pour rouvrir les voies logistiques passant par le Pakistan. Il reste maintenant à en définir les modalistés et cela risque de ne pas être simple. En effet, d’après le Washington Post, les négociateurs pakistanais exigeraient 5.000 dollars par conteneur, afin de financer les réparations des routes endommagées par les convois et les coûts de sécurité.

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