Bizutage : 12 pompiers de Paris déférés en vue d’une mise en examen

Le 8 mai, l’on apprenait qu’un jeune militaire de la Brigade des Sapeurs Pompiers de Paris (BSPP) avait déposé, deux jours plus tôt, une plainte dans un commissariat de la capitale, après avoir été violé au moyen d’une bouteille en plastique dans un car qui ramenait de Colmar l’équipe de gymnastique de cette unité.

Suite à cela, 13 sapeurs pompiers ont été placés en garde à vue et entendus par les gendarmes de la Section de recherches de Paris. Qui plus est, une nouvelle plainte est venue s’ajouter à la première. En effet, un autre jeune engagé a suivi son camarade en affirmant avoir, lui aussi, subi des violences lors de ce même voyage.

Ces deux jeunes sapeurs pompiers n’ont pas coupé au bizutage, traditionnel semble-t-il, dont le rite dit de la « fessée » fait partie. Et, manifestement, certains anciens de l’équipe ont été beaucoup trop loin…

Au final, 12 militaires de la BSPP ont été présentés à un juge d’instruction, ce 11 mai, en vue de leur mise en examen. Le placement en détention pour 3 d’entre eux a même été requis, l’un, pour des faits présumés de viol en réunion et les deux autres pour le rôle prépondérant qu’ils auraient tenu dans les violences infligées aux plaignants. En outre, un capitaine et un sergent-chef devraient répondre de l’accusation de « non-empêchement de crime ou de délit ».

En attendant, l’état-major de la BSPP, qui a par ailleurs ouvert une enquête de commandement,  a suspendu toutes les activités de son équipe de gymnastique, qui joue le rôle d’ambassadeur de cette unité. Chaque année, elle réalise une soixantaine de démonstrations sportives.

Selon un responsable du ministère de l’Intérieur, cité par l’AFP, ses membres sont « des hommes détachés qui n’effectuent que quelques gardes par mois et passent le reste du temps à s’entraîner ou à prendre part à des exhibitions. Cela risque fort de fragiliser cette institution, à un moment où on cherche à remettre du monde dans les engins. »

Et cela d’autant plus si l’appel lancé par l’avocat des deux victimes, Me Nicolas Cellupica, fait appatraître d’autres cas. « Au-delà de cette affaire, j’invite tous les pompiers – et je sais qu’il y en a – qui ont subi les mêmes agissements, les mêmes barbaries, les mêmes violences, à se manifester. Le bizutage, le rituel, la tradition ne sont pas une excuse » a-t-il déclaré à la presse.

Conformément à l'article 38 de la Loi 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée, vous disposez d'un droit d'accès, de modification, de rectification et de suppression des données vous concernant. [Voir les règles de confidentialité]