Les militaires de retour d’une mission de guerre sont davantage exposés aux accidents de la route

Quand un militaire a effectué un long séjour dans une zone de conflit, comme en Afghanistan, il lui faut un certain temps pour se réadapter à la vie de régiment. Ce retour au pays s’accompagne, pour certains, d’un syndrome de stress post-traumatique.

Cet aspect des opérations extérieures a fait l’objet de nombreuses études aux Etats-Unis, dont une vient d’être publiée. Ainsi, l’assureur américiain United Services Automobile Association (USAA), a relevé que des militaires revenant d’une mission de combat ont, en moyenne, 13% de risques supplementaires d’être responsables d’un accident de la route.

Ces chiffres varient en fonction de l’appartenance à une unité déployée en première ligne et du grade. Ainsi, un soldat de l’US Army a 23% plus de chances d’être impliqué dans un accident de circulation qu’un aviateur (2%). Et plus l’on progresse dans la hiérarchie, plus la probabilité baisse, les officiers ayant près de 7 fois moins de risques qu’un militaire du rang.

En fait, plus un soldat est amené à conduire un véhicule au cours d’une mission dans une zone de guerre, plus son risque d’accident de la route à son retour au pays est important.

Cette étude de l’USAA, qui s’appuie sur des dossiers de ses 158.000 clients militaires, indique que le type d’accident le plus fréquent est la « perte de contrôle du véhicule », après avoir « vu un objet sur la route ».

Cela s’explique par les réflexes acquis lors d’une mission de combat. En effet, la crainte d’être la cible d’une attaque par engin explosif improvisé impose une vigilance de chaque instant.

Et c’est sans compter sur les consignes particulières, comme par exemple ne jamais rester immobilisé, rouler au milieu de voie afin d’éviter les accottements, être toujours en mouvement, rouler aussi vite que la tête du convoi ou encore changer de direction à l’approche d’endroits propices aux embuscades. Qui plus est, en zone d’opérations, les véhicules militaires sont prioritaires…

Interrogée par le New York Times et La Presse canadienne, le professeur Erica Stern, de la faculté d’ergothérapie de l’Université du Minnesota, a expliqué que « ces comportements deviennent vite des automatismes. Puisque c’est comme ça qu’on se garde en vie, les soldats les associent fortement à leur sécurité ». Ils ne sont toutefois pas toujours liés à un syndrome post-traumatique. Cependant, ils mettent du temps à s’estomper.

Selon une étude réalisée par le professeur Stern sur un groupe de 150 militaires de la Garde nationale du Minnesota, ces comportements ont tendance à disparaïtre 90 jours après le retour au pays. Mais, précise-t-elle, « l’anxiété générale au volant demeure plus longtemps aussi. Généralement, quand on demande aux soldats combien de temps il a fallu pour que tout soit rentré dans l’ordre, ils répondent : ‘À peu près un an' »

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