Thales fournira le système de navigation de l’avion de transport brésilien KC-390

En septembre 2009, à l’occasion d’une visite officielle du président Sarkozy au Brésil, l’on apprenait, par une déclaration commune publiée à l’issue d’une rencontre avec son homologue brésilien, Lula da Silva, que Brasilia allait engager des négociations avec le GIE (Groupement d’intérêt économique) Rafale afin d’acquérir 36 nouveaux avions de combat.

En échange, et sous réserve d’un accord de vente concernant l’appareil de Dassault Aviation, il était question pour la France d’acheter une dizaine d’avions militaires de transport KC-390 auprès du constructeur Embraer. Mieux que ça encore : les industriels français allaient même être encouragés à participer au développempent de cet appareil.

Depuis, et en dépit de ces intentions, le Brésil a reporté à plusieurs reprises sa décision concernant le choix de l’avion qui équipera ses forces aériennes, à la fois pour des raisons politiques et économiques. Pour rappel, dans le cadre de l’appel d’offres FX-2, le Rafale est en compétition avec le Gripen de Saab et le F-18 Super Hornet de Boeing. Et cette situation incertaine a encouragé les trois constructeurs aéronautiques en lice à multiplier les promesses de transferts technologiques, étant attendu que pour Brasilia, cette question sera déterminante dans le choix du futur appareil qui équipera ses forces aériennes.

C’est ainsi que, récemment, le secrétaire américain à la Défense, Leon Panetta, est revenu à la charge, lors d’une visite au Superior War College de Rio de Janeiro, en promettant « un partage de technologie avancée sans précédent réservée à nos plus proches alliés et partenaires »

Quant au KC-390, à vrai dire, la question de son achat pour les besoins de l’armée de l’Air française est restée en suspens depuis maintenant près de trois ans. Cela étant, cet avion a déjà été commandé à 28 exemplaires par les forces aériennes brésiliennes et il intéresse également le Chili, la Colombie, le Portugal et la République tchèque.

Quoi qu’il en soit, les industriels français sont impliqués dans le développement de cet appareil, dont le premier vol est attendu pour 2014. Ainsi, Sagem (groupe Safran) a été désigné en janvier dernier par Embraer pour fournir le compensateur du stabilisateur horizontal (HSTS, Horizontal Stabilizer Trim System).

Et Thales, dont Dassault est actionnaire à hauteur de 26%, n’est pas en reste puisque l’électronicien a annoncé, le 4 mai, qu’il a obtenu un contrat pour la fourniture de systèmes de navigation inertielle HPIRS (High Performance Inertial Reference System) et GPS destinés au KC-390.

« Les systèmes HPIRS et GPS de Thales vont procurer au KC-390 des capacités uniques et contribuer au succès de ce programme. Un processus de sélection rigoureux a permis de distinguer la solution Thales comme étant la mieux adaptée au KC-390 » a fait valoir Eduardo Bonini Santos Pinto, le responsable d’Embraer Défense et Sécurité.

Dans un communiqué, Thales explique que le HPIRS est un « système révolutionnaire » qui « se distingue par des capacités et des performances de navigation tout à fait uniques, permettant aux avions militaires de mener leurs missions par tout temps, avec un niveau de sécurité exceptionnel ». En outre, il « permet de réduire considérablement les coûts de cycle de vie et de maintenance et s’installe sur une large gamme d’avions »

D’un coût unitaire de 50 millions de dollars, le KC-390 pourra transporter 23,6 tonnes de fret et évoluer à une vitesse maximale de 850 km/h. Pour Brasilia, il s’agit d’un programme très important, dans la mesure où il s’agit de concurrencer le C-130 Hercules J de Lockheed-Martin sur le marché sud-américain.

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