L’accord de partenariat stratégique entre l’Afghanistan et les Etats-Unis a été finalisé

En dépit de récents scandales ayant impliqué des militaires américains et qui ont compliqué les négociations, les Etats-Unis et l’Afghanistan ont finalisé un projet d’accord de partenariat pour l’après 2014, date à partir de laquelle l’Otan aura normalement achevé son retrait du territoire afghan, laissant ainsi les forces de sécurité locales en première ligne face aux différents mouvements insurgés.

Outre les mois de discussions nécessaires pour en arriver là, les Etats-Unis ont accepté deux revendications préalables exprimées par le gouvernement de Kaboul, lequel souhaitait obtenir le contrôle de la prison de Bagram ainsi que la responsabilité des opérations noctures, qui sont désormais menées, si nécessaire, par les forces afghanes, avec celles de l’Otan en soutien.

Le contenu du texte, intitulé « Accord de partenariat stratégique durable entre l’Afghanistan et les Etats-Unis » a été approuvé par l’ambassadeur américain à Kaboul, Ryan Crocker, et le conseiller afghan à la sécurité nationale, Rangin Dadfar Spanta, qui a déclaré que « le document finalisé aujourd’hui fournit un fondement solide pour la sécurité en Afghanistan, la région et le monde et constitue un document pour le développement de la région ».

Pour autant, rien n’a été dit au sujet du contenu de cet accord, qui devra encore être approuvé par les présidents Obama et Karzaï, ainsi que par les Parlements des deux pays. Et, manifestement, les modalités du maintien éventuel de troupes américaines en Afghanistan après 2014 n’y a pas été abordé, un des obstacles majeurs à lever étant l’immunité que Washington exige pour ses soldats.

Cela étant, selon les propos tenus le 3 avril dernier par Hillary Clinton, la secrétaire d’Etat, à l’occasion d’une visite à l’Allied Command Transformation (ACT), à Norfolk, il n’est pas question pour les Etats-Unis de disposer « de bases permanentes en Afghanistan » après 2014, « ou une présence qui serait considérée comme une menace pour ses voisins, ce qui conduirait à une instabilité qui menacerait les gains obtenus. »

D’autre part, le ministre afghan des Affaires étrangères, Zalmay Rasool, a affirmé, deux jours plus tard, que « le sol afghan ne sera pas utilisé contre les pays de la région ». Et de préciser : « Les forces qui resteront en Afghanistan assureront uniquement l’entraînement, l’équipement et la sécurité des forces de sécurité afghanes. Nous avons dit, et nous allons répéter que cette force n’est pas destinée à être utilisée contre nos voisins ».

Cet accord est toutefois important, dans le mesure où il montre aux insurgés qu’ils n’auront pas les mains aussi libres qu’ils l’espèrent pour l’après 2014 et que les autorités afghanes continueront de bénéficier d’un soutien. C’est parce que l’aide apportée par l’Union soviétique au gouvernement du président Najibullah s’est interrompue en 1992 que ce dernier a connu un sort funeste…

Par ailleurs, si certains diplomates en poste à Kaboul estiment, selon le New York Times, que cet accord en passe d’être conclu entre les Etats-Unis et l’Afghanistan va inciter d’autres pays occidentaux à en faire de même, la France n’a pas attendu.

En effet, le 27 janvier dernier, les présidents Sarkozy et Karzaï ont signé, le 27 janvier 2012, un traité d’amitié et de coopération dans les domaines de la sécurité (formation militaire et de la police) de la science, de la culture, de l’économie et des infrastructures.

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