Elections 2012 : La sortie de l’Otan et le second porte-avions sont au programme de Nicolas Dupont-Aignan

Sur les 10 candidats qui vont solliciter les suffrages des électeurs le 22 avril prochain, 9 partagent un point commun : l’opposition à l’Otan. Cependant, cette défiance face à cette organisation s’exprime à des degrés divers. Ainsi, François Hollande, le candidat socialiste, bien qu’il s’était opposé au retour de la France au sein du commandement militaire intégré de l’Alliance, n’entend pas, s’il est élu, remettre en cause cette décision, seulement l’évaluer.

Même chose pour François Bayrou. Le candidat du Modem a partagé la même position que son homologue socialiste, en y voyant même une « défaite ». Mais dans le chapitre de son programme dédié à la politique de défense, l’Otan n’est même pas citée et il est seulement question de « respecter ses engagements vis-à-vis de ses alliés » et de « promouvoir ardemment une politique de Défense européenne ».

Pour les 7 autres candidats, la sortie de l’Otan figure dans leurs programmes. Ainsi en est-il pour celui de Nicolas Dupont-Aignan. Pour le député-maire d’Yerres, candidat au nom de « Debout la République », il est « inadmissible que Nicolas Sarkozy soit revenu sur la décision du général de Gaulle de 1966 » car la France « n’a aucun intérêt à être sous la tutelle militaire des Etats-Unis! ».

Cela étant, et bien que ne faisant pas partie de ce commandement militaire intégré, la France a participé, par le passé, à plusieurs opérations commandées par l’Otan, et cela, sans pour autant avoir droit au chapitre…

Interrogé par Zone Militaire sur ce point, Nicolas Dupont-Aignan a fait parvenir la réponse suivante :

« L’Europe de la défense doit être européenne, tel est le principe qui guidera, si je suis élu, mon action. Une telle indépendance est nécessaire pour faire prévaloir une autre idée de l’Occident dans le nécessaire dialogue des civilisations. Or la construction européenne telle que je la conçois est, par principe, anti-impérialiste : c’est la raison pour laquelle elle devrait à présent se donner les moyens militaires de l’être efficacement, dynamisant ainsi sa politique monétaire commune par une coopération économique, technologique et scientifique dont l’enjeu soit vraiment d’essence politique. »

« Ma conviction, c’est que l’Europe ne commencera en effet à peser dans le monde comme entité politique qu’à partir du moment où elle aura la capacité de se projeter militairement, de sorte qu’elle doit tendre dès aujourd’hui à la création d’une force militaire autonome (alternative, par conséquent, à celle de l’OTAN). Une Europe qui se veut vraiment européenne doit, a minima, ne pas lier son sort à celui d’une puissance étrangère. »

« Elle doit au contraire se donner pour objectif de construire une Europe libre, c’est-à-dire à la fois indépendante et autonome, capable de s’opposer efficacement à toute forme d’hégémonie. Une Europe qui ne se construirait pas dans la perspective d’une telle possibilité se condamnerait d’elle-même à l’impuissance et à l’inexistence. »

Quant aux moyens qu’il entend donner à la défense s’il est élu, Nicolas Dupont-Aignan promet de maintenir les dépenses militaires à un niveau d’environ 2% du PIB, hors pensions. Ce qui permettra de financer la construction d’un second porte-avions, qui, à force d’attendre, pourrait bien devenir le successeur du Charles de Gaulle…

« La défense, c’est comme l’assurance. Quand on paye sa facture d’assurance, on trouve ça toujours trop cher. Mais quand on a un grave sinistre, on est bien content d’être assuré » a-t-il déclaré à ce sujet, le 7 avril dernier.

Enfin, le député-maire d’Yerres propose la création d’une agence européenne de la Défense, dont  » l’objet serait de coordonner les politiques de l’armement, de favoriser l’interopérabilité des armées nationales ». Seulement, cette dernière existe déjà depuis 2004.

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