Les Pays-Bas envisagent de commander moins d’avions F-35 que prévu

Pour l’année 2011, les coûts du programme F-35 Lightning II, actuellement réalisé par Lockheed-Martin, ont augmenté de 4,3%. Au total, la facture pour le Pentagone, qui envisage de faire de cet appareil l’épine dorsale de ses forces aériennes, devrait atteindre les 395,711 milliards de dollars, soit 163% de plus qu’initialement prévu.

Autre donnée à prendre en considération, et non des moindres : le coût d’utilisation du F-35, avion censé être, à la base, économique. Il faudra en effet dépenser 31.923 dollars pour une heure de vol, alors que la note est de « seulement » 22.749 dollars pour un F-16.

Aussi, les pays qui comptent s’en doter (et qui souvent participent à ce programme), commencent à se poser des questions. C’est notamment le cas au Canada, où un récent rapport du vérificateur général a tiré à boulet rouge sur les conditions dans lesquelles Ottawa prévoit d’acquérir 65 F-35 pour remplacer les CF-18 Hornet de l’Aviation royale canadienne.

Et le ministre néerlandais de la Défense, Hans Hillen, a également exprimé ses doutes en déclarant, le 15 avril, que les Pays-Bas achèteront moins de F-35 que prévu en raison de la hausse des coûts et, est-ce une relation de cause à effet, des besoins moindres des forces aériennes bataves. Pour autant, il n’a pas précisé le nombre d’avions qui devraient finalement être commandés.

L’armée nerlandaise est en train de subir une sévère cure d’austérité au nom de la lutte contre les déficits et de la réduction des dépenses publiques. Cela se traduit par la perte de capacités et la dissolution de plusieurs unités, dont un escadron de 19 F-16 AM/BM Block 30. Au final, il ne devrait rester plus que 68 avions de ce type en service au sein Koninklijke Luchtmacht, qui a déjà du mal à maintenir l’ensemble de sa flotte en état de vol.

Initialement, les Pays-Bas envisageaient d’acquérir 85 F-35. Ce projet avait provoqué des tensions politiques en mai 2010, des députés néerlandais ayant voté l’arrêt de la participation de leur pays au développement de cet appareil ainsi qu’une réévalution du programme, qui avait déjà coûté, à l’époque, 800 millions d’euros à La Haye avant un nouveau changement de gouvernement.

Quoi qu’il en soit, il n’est pas autant question pour les Pays-Bas d’abandonner le F-35. En janvier dernier, le ministre Hillen avait proposé à la Norvège et au Danemark, deux autres pays ayant prévu d’équiper leurs forces aériennes avec cet avion, de gérer en commun ce programme afin de faire face aux restrictions budgétaires.

« Nous pouvons espérer atteindre des niveaux de coopération plus élevés en matière d’acquisition et de maintenance, et peut-être même lors des opérations » avait-il déclaré, devant l’Atlantic Council, au cours d’un déplacement aux Etats-Unis. « Cela peut signifier que nous partagions l’un des symboles de nos forces armées avec d’autres pays: l’avion de chasse » avait-il ajouté, tout en admettant que dans le domaine de la défense, les questions de souveraineté étaient encore un obstacle.

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