Incident naval entre les Philippines et la Chine

La mer de Chine méridoniale est le théâtre de conflits territoriaux, avec la Chine, les Philippines, le Vietnam, la Malaisie, Bruneï et Taïwan pour protagonistes. Les différends portent essentiellement sur les archipels Spratleys et Paracel.

Outre le fait qu’ils sont situés sur une route maritime particulièrement fréquentée – ce qui lui donne une importance stratégiques, ces territoire, par ailleurs riches en ressources halieutiques, recéleraient des réserves de pétrole et de gaz.

Aussi, les incidents entre les différentes puissances qui se disputent ces eaux poissonneuses et potentiellement riches en hydrocarbures sont relativement fréquents. Ainsi en est-il entre la Chine et les Philippines.

Dernier épisode en date de cette rivalité : celui de la tentative avortée du navire philippin Gregorio Del Pilar (un ancien bateau de l’US Coast Guard cédé à Manille en 2011) d’appréhender, le 10 avril, des pêcheurs chinois au large du récif de Scarborough, à 200 km des côtes nord-ouest des Philippines, dont la souveraineté est à la fois revendiquée par Manille et Pékin. La cause? La présence de deux navires de surveillance de la marine chinoise, qui se sont interposés.

Et Pékin, via son ministère des Affaires étrangères, a enfoncé le clou, en rappelant que le récif de Scarborough, appelé Huangyan en Chine, est considéré comme étant chinois « depuis des temps anciens », et en adressant à Manille des protestations officielles selon lesquelles les activités de police de la marine des Philippines « violeraient » la souveraineté chinoise.

« Nous exhortons les Philippines (…) à ne pas provoquer de nouveaux incidents et à créer les conditions de relations amicales entre les deux pays » a déclaré Liu Weimin, le porte-parole de la diplomatie chinoise.

Seulement, à Manille, on ne voit pas les choses de la même façon. « Si les Philippines sont défiées, nous sommes prêts à protéger notre souveraineté » a répondu Albert del Rosario, le ministère philippin des Affaires étrangères. « Nous sommes là parce que nous avons la souveraineté sur la zone. Nous voulons y rester et nous en avons le droit » a-t-il ajouté.

Cela étant, les Philippines auraient tout à perdre en cas d’une escalade militaire avec la Chine. En effet, les capacités des armées de ces deux pays ne souffre pas la comparaison, Manille disposant de forces aériennes très mal équipées et de forces navales reposant essentiellement sur des navires de seconde main, certains datant même de la Seconde Guerre Mondiale.

L’an passé, le ton était monté entre Pékin et Manille, à cause d’un projet chinois visant à installer une plate-forme pétrolière près d’un îlot de l’archipel des Spratleys. Et les Philippines protestèrent également contre l’agressivité dont aurait fait preuve des navires de la marine chinoise.

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