Des combattants islamistes du groupe nigérian Boko Haram seraient présents dans le nord du Mali

Les fêtes de Pâques auront été sanglantes au Nigéria. Le groupe Boko Haram, qui a déjà fait tristement parler de lui au cours de ces derniers mois, est fortement soupçonné d’être à l’origine d’attentats meurtriers ayant visé une église et les forces de l’ordre nigériannes. Au total, ces attaques auront fait 45 tués dans le pays.

Or, il semblerait que Boko Haram soit influencé par al-Qaïda au Maghreb islamique. Selon le général Carter Ham, le chef de l’US Africom, le commandement américain pour l’Afrique, qui avait fait part de ses inquiétudes l’été dernier, le groupe terroriste nigérian coordonnerait « de plus en plus d’activités avec AQMI, tout en maintenant un partenariat ‘souple’ avec les insurgés Shebab en Somalie ». Et ces craintes avaient en partie partagées, à l’époque, par Gilles de Kerchove, le coordinateur de la lutte antiterroriste de l’Union européenne.

Et manifestement, cette tendance tend à se confirmer si l’on en croit les témoignages en provenance du nord du Mali, où les rebelles touaregs du MNLA (Mouvement national de libération de l’Azawad), aidés par des groupes islamistes tels que Ansar Dine, AQMI et une des branches dissidentes, le Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao), ont chassé l’armée malienne à l’issue d’une offensive éclair.

Ainsi, selon l’AFP, une centaine de combattants venus du Nigéria auraient été vus à Gao.  » Ce sont des Nigériens et des Nigérians. Ils ne se cachent pas. Certains arrivent même à parler en langue locale pour expliquer qu’ils sont de Boko Haram » a ainsi affirmé Abdou Sidibé, un député du nord du Mali.

« Ils sont plus de 100, les gens de Boko Haram à Gao. Ils étaient les plus nombreux quand ils ont attaqué (le 5 avril, ndlr) le consulat d’Algérie. Ils ont la peau noire », a confirmé; également à l’AFP, une source sécuritaire malienne.

Si ces informations se confirment, cela voudrait dire que les combattants de Boko Haram auraient parcouru plus de 400 km en traversant le Niger sans être inquiétés pour rallier Gao. Et il reste aussi à déterminer la raison de leur présence… A première vue, leur venue viserait à renforcer les jihadistes qui ont déjà pris le contrôle de Tombouctou. A priori, le MNLA doit avoir du souci à se faire… Et les autorités maliennes aussi.

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