Kaboul et Washington ont trouvé un accord sur les raids nocturnes

Les raids nocturnes contre des insurgés afghans présuments sont un sujet de friction récurrent entre les autorités de Kaboul et la Force internationale d’assistance à la sécurité (ISAF), déployée en Afghanistan sous le commandement de l’Otan.

En effet, le président afghan, Hamid Karzaï, ne cesse de réclamer la fin de ces opérations de ce type, qui, selon lui, sont mal vécues par les populations civiles. En mars 2010, répondant à la nécessité de « gagner les coeurs et les esprits », le général américain Stanley McChrystal avait énoncé des règles plus strictes d’engagement en matière de raids nocturnes. A l’époque, ils devaient être menées qu’en cas d’absolue nécessité et avec la présence de soldats ou de policiers afghans.

« Les réaction instinctives (des hommes afghans) de vouloir défendre la maison et la famille sont parfois interprétées (par les soldats de l’ISAF) comme des actes de rébellion, avec des résultats tragiques » avait souligné l’officier américain. « Presque tous les Afghans auxquels je parle mentionnent comme l’affaire la plus irritante » ces raids nocturnes, avait-il ajouté.

Seulement, quelques mois plus tard, et après avoir tenu des propos indélicats à l’égard de l’administration Obama, le général McChrystal fut remplacé par le général David Petraeus, lequel venait d’obtenir de bons résultats en Irak après s’être inspiré des théories du colonel français David Galula concernant la guerre contre-insurrectionnelle. Ainsi, sous son autorité, les raids nocturnes devinrent plus fréquents, de même que le recours aux forces spéciales. Et cela non sans efficacité.

Bien évidemment, cela renforça les critiques d’Hamid Karzaï à l’égard de l’ISAF, ce à quoi le général Petraeus avait répondu que l’attitude du président afghan « sapait l’effort de guerre ».

Quoi qu’il en soit, Kaboul et Washington ont fini par trouver un terrain d’entente à l’égard de ces opérations nocturnes. En effet, un accord en vertu duquel la responsabilité de ces raid revient désormais aux forces de sécurité afghanes a été conclu le 8 avril. C’est « une avancée majeure » a déclaré Georges Little, le porte-parole du Pentagone, qui a par ailleurs estimé que cela illustre « les progrès » réalisés l’armée afghane.

« Quand il y aura besoin de faire un raid nocturne », une entité composée de forces afghanes et de l’Otan « décidera », « la décision finale revenant aux Afghans », qui « détermineront si il y a besoin d’étrangers » durant ces opérations, a expliqué, selon l’AFP, le Aimal Faizi, le porte-parole de la présidence afghane.

« Après la signature des documents, tous les raids nocturnes seront menés par les Afghans. Les forces étrangères, les forces américaines auront un rôle de soutien » a-t-il encore ajouté.

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