Un sous-officier de gendarmerie a mis fin à ses jours

Les cas de suicides au sein de la gendarmerie sont peu médiatisés. Et pourtant, 24 gendarmes ont mis fin à leurs jours en 2011 et, depuis le début de cette année, ils sont déjà 8 à avoir commis l’irréparable.

Parmi eux, un adjudant âgé de 42 et père de deux enfants, chef adjoint de la brigade de gendarmerie de Longué-Jumelles, dans le Maine-et-Loire. Le 24 mars dernier, après avoir pris son service et discuté avec ses camarades de permanence, il s’est isolé dans un local technique puis s’est tiré une balle dans la tête avec son arme de service.

Alors en poste en Guadeloupe, dans un contexte compliqué, il avait été affecté en 2008 à la brigade de Longué-Jumelles, dont il assurait le commandement par intérim depuis quelques semaines. Par ailleurs inscrit au tableau d’avancement et ayant l’ambition de devenir officier, l’adjudant n’a laissé aucune note pour expliquer son geste.

« C’était un militaire expérimenté, un meneur d’hommes qui avait les pieds sur terre et aimait particulièrement son métier » a expliqué le commandant en second du groupement de gendarmerie du Maine-et-Loire, qui a aussi souligné l’absence « de signal d’alerte ».

Interrogé par Ouest France, le colonel Vagnier, commandant le groupement de gendarmerie du Maine-et-Loire, a estimé que le sous-officier s’était « interdit de laisser filtrer des signes de malaise ».

« Ils passent leur temps à régler les problèmes des autres. À force d’être celui qui va au secours des autres, on ne s’autorise plus à demander de l’aide pour soi, à accepter d’avoir des problèmes. C’est le mythe du super-héros. Et puis, il y a cette exigence de confidentialité qui nous empêche de parler de notre travail en famille, à nos proches. (…) Il faut impérativement entretenir des liens de cohésion et de fraternité entre nous » a-t-il expliqué, au sujet des difficultés que rencontrent les gendarmes.

Depuis le début du mois, le colonel Vagnier a mis en place un « groupe de suivi des risques psychosociaux », afin de prendre en compte des « indicateurs », comme le nombre d’arrêts de travail, les faits de violences vécus ou encore les demandes de mutation et de mise à la retraite. Il s’agit ainsi de pouvoir détecter les signes de fragilité chez certains gendarmes et d’éviter ainsi qu’un drame puisse arriver.

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