Le développement du KC-46 coûte déjà plus cher que prévu et risque de ne pas respecter les délais

En février 2011, et après de multipes rebondissement pendant près de 10 ans, l’appel d’offres visant à désigner un nouvel avion ravitailleur pour l’US Air Force prenait fin avec l’annonce de la victoire de l’offre soumise par Boeing, qui proposait alors le KC-46 contre l’appareil d’EADS, à savoir le KC-45, qui, dérivé de l’A330 MRTT, avait pourtant de bonnes chances de l’emporter.

Parmi les raisons avancées par le Pentagone pour justifier son choix en faveur de Boeing, le critère du prix aura été déterminant, l’offre du constructeur américain ayant été inférieure de 2 milliards de dollars par rapport à celle présentée par le groupe européen.

Seulement, à la différence du KC-45, dont la version A-330 MRTT équipe déjà un certain nombre de forces aériennes dans le monde, le KC-46 reste à développer et à construire. Et d’ici la fin 2017, Boeing doit livrer 18 avions sur les 179 commandés destinés à remplacer les vénérables KC-135. Un budget de 4,9 milliards de dollars a donc été provisionné pour la mise au point et la certification des 4 premiers appareils.

En juin de l’année dernière, et alors que l’encre du contrat n’était pas encore tout à fait sèche, des responsables américains firent savoir à Bloomberg que ce budget avait été déjà dépassé de 300 millions de dollars.

Visiblement, les choses se sont aggravées depuis car, selon le Government Accountability Office (GAO), l’équivalent américain de la Cour des comptes, le programme KC-46 dépasse cette enveloppe de 900 millions de dollars, avec à la clé un risque non négligeable de non respect des délais.

Cela étant, l’US Air Force estime que ces risques sont « modérés » et a fait valoir qu’il a été imposé une limite pour la prise en charge des éventuels surcoûts. Ainsi, selon les termes du contrat, le contribuable américain aura à couvrir 60% des depassements de coûts dans la limite de 500 millions de dollars. Au-delà de ce plafond, ce sera à Boeing de mettre la main à la poche.

« Même avec ces gardes-fou, il est important d’observer qu’après un an de développement, les estimations de coût du fournisseur et de l’Air Force dépassent le montant du contrat de développement et que des risques importants de dépassement des délais ont été identifiés » a cependant indiqué le GAO.

Par ailleurs, cet organisme qui dépend du Congrès a identifié d’autres risques, notamment au sujet de trois technologies qui n’ont pas encore été testées en conditions réelles. Qui plus est, la masse de l’appareil – un B-767 modifié – serait limite. Enfin, la décision prise récemment par Boeing de fermer l’usine de Whichita (Kansas), où les K-767 aurait dû être assemblés, risque, selon le GAO, de créer d’autres complications.

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