Le phénomène des attaques « Green on Blue » prend de l’ampleur en Afghanistan

Depuis quelques temps est apparue l’expression « attaque Green on Blue » afin de désigner les cas où des membres des forces de sécurité afghanes tirent sur des militaires de la Force internationale d’assistance à la sécurité (ISAF), déployée en Afghanistan sous le commandement de l’Otan.

Et ce type d’attaque tend à prendre de l’ampleur, ce qui, et on peut le comprendre, n’aide pas à établir un climat serein entre la coalition internationale et les forces afghanes qu’elle doit accompagner et former.

Ainsi, rien que pour la journée du 26 mars, trois militaires de l’ISAF ont ainsi perdu la vie au cours de deux attaques de ce type. A Lashkar Gah, dans la province du Helmand (sud), deux soldats britanniques ont été tués par « un membre de l’armée nationale afghane », qui a été abattu dans la foulée. L’auteur des tirs serait le lieutenant Gul Nazar, qui, originaire de Jalalabad, aurait accompli 4 années de service.

D’après la police afghane, cet officier n’était apparemment pas de mèche avec le mouvement taleb. Pour autant, ce dernier a affirmé le contraire, via un de ses porte-paroles, Qari Yousif Ahamadi.

Un autre incident du même type s’est produit dans l’est du pays. Cette fois, c’est un membre « présumé » de l’Afghan Local Police qui a tué un soldat de l’ISAF, alors que ce dernier approchait, avec sa section, d’un poste de contrôle.

Depuis le début de l’année, 17 militaires de la coalition internationale, dont 5 Français, ont perdu la vie lors d’attaques « Green on Blue », ce qui représente environ 18% des pertes de l’Otan en Afghanistan.

Depuis 2007, l’on compte au moins 45 attaques de ce type mais 75% d’entre elles ont eu lieu au cours des deux dernières années. Elles ne sont pas toutes forcément liées à l’insurrection, même si cette dernière les revendique systématiquement.

Toutefois, l’on sait que le mouvement taleb a adopté pour tactique l’infiltration des forces de sécurité afghanes. Cela ne se traduit donc pas forcément par des attaques « Green on Blue ». Ainsi, certains attentats ont pu être facilités par des insurgés – ou du moins des sympathisants – infiltrés au sein de l’armée et de la police afghanes.

Ainsi, le 26 mars, 11 gilets remplis d’explosifs, semblables à ceux qu’utilisent les kamikazes, ont été découverts non loin du ministère afghan de la Défense et du palais présidentiel, à Kaboul. Apparemment, des attaques multiples devaient viser des bus., ce qui aurait pu causer de très lourdes pertes. Selon la BBC, des militaires afghans feraient partie des 16 personnes qui ont été arrêtées.

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