Un responsable du Front national propose un service militaire d’une durée d’un mois

En matière de sécurité, le risque zéro n’existe pas. L’on peut prendre toutes les mesures que l’on pense être efficaces, il y aura toujours une faille qu’un réseau terroriste cherchera à exploiter.

Et ce n’est pas toujours une question de moyens. Avec les budgets conséquents dont disposent les agences de renseignement américaines, CIA en tête, il s’en est fallu de peu pour qu’un attentat soit commis le jour de Noël 2009 ou qu’une voiture piégée explose, quelques mois plus tard, à Times Square. Dans les deux cas, le pire a pu être évité grâce à la vigilance de citoyens ordinaires.

En va-t-il de même dans l’affaire du tueur au scooter? Ce qui est certain, c’est que le profil de Mohamed Merah, l’auteur des meutres de Montauban et de Toulouse, était atypique. « Nous n’avons aucun élément » permettant de le rattacher « à une organisation quelconque sur le territoire » a expliqué le procureur de la République de Paris, François Molins. « Il est allé en Afghanistan sans passer par les filières connues, par ses propres moyens, sans passer par les facilitateurs et les pays surveillés » a-t-il ajouté.

L’enquête permettra, sans doute, d’en savoir plus sur les soutiens éventuels de Mohamed Merah, ainsi que sur la formation qu’il aurait reçue au Pakistan. En attendant, les services de renseignement français, campagne électorale oblige, sont mis sur le grill par certains responsables politiques. Et des mesures sont promises afin d’éviter que les drames de Toulouse et de Montauban se reproduisent.

Ainsi, Florian Philippot, le directeur de campagne de Marine Le Pen, la candidate du Front National à l’élection présidentielle, a préconisé, ce 26 mars, l’instauration d’un « service militaire obligatoire » pour les garçons et les filles de 18 ans. Selon lui, cela permettrait « de détecter les jeunes qui sont déjà sous l’emprise d’une idéologie aussi radicale que le salafisme », de même que les analphabètes et ceux qui ont des problèmes de drogue.

« C’est une priorité pour la sécurité et la sûreté de la Nation » a-t-il encore insisté, en faisant valoir que le service militaire « permettait de remettre les jeunes dans le droit chemin » et de « remettre un peu de plomb dans la tête de certains ».

Cette mesure ne figure pas dans le chapitre consacré à la défense du programme officiel du FN, lequel préconise, en revanche, la création d’une garde nationale forte de 50.000 réservistes. Et la durée de ce service militaire paraît bien courte pour avoir une quelconque utilité, d’autant plus qu’il serait inefficace sur un plan strictement opérationnel. Qui plus est, sa mise en place supposerait des investissements financiers importants (réouverture de casernes, de centres de sélection, etc…) alors que les armées doivent renouveler leurs équipements (successeur du VAB, avions ravitailleurs, drones, etc…)

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