Drames de Toulouse et de Montauban : Confusion sur la piste des néo-nazis renvoyés du 17eme RGP

L’homme qui a abattu, le 11 mars à Toulouse, le maréchal des logis chef Imad Ibn-Ziaten, du 1er Régiment du Train Parachutiste, et ouvert le feu, quatre jours plus tard à Montauban, sur trois militaires du 17ème Régiment du Génie Parachutiste (2 tués, le 1ère classe Mohamed Legouad et le caporal Abel Chennouf, et 1 blessé grave, le caporal Loïc Lieber) a ainsi récidivé en s’en prenant cette fois à un professeur et à des éleves de l’école juive Ozar-Hatorah, située non loin du centre de la Ville Rose.

« Il a tiré sur tout ce qu’il avait en face de lui, enfants ou adultes; des enfants ont été poursuivis jusqu’à l’intérieur de l’école » a expliqué Michel Valet, le procureur de Toulouse. C’est ainsi qu’il a enlevé la vie à Jonathan Sandler (30 ans) et à ses deux fils, Arieh (5 ans) et Gabriel (4 ans), ainsi qu’à Myriam (7 ans). Il a également blessé un adolescent de 17 ans.

Comme pour les précédents cas, l’assassin est arrivé puis reparti avec un scooter Yamaha T-Max de forte cylindrée. Et il a tiré avec la même arme de calibre 11.43. A la différence près, toutefois, qu’il s’est aussi servi d’un autre pistolet 9mm, lequel s’est enrayé. Autre élément : il portait, sanglée sur sa poitrine, une caméra de type GoPro, qui, même si c’est un équipement prisé des parachutistes, est relativement facile à trouver dans la commerce à un prix allant de 100 à 200 euros.

A vrai dire, il est impossible, en l’état actuel des choses, de déterminer les motivations de ce tueur. Et encore, il n’est pas certain qu’il soit seul à agir. Comment expliquer, qu’à partir d’une annonce déposée par un militaire, en l’occurrence le MCH Ibn-Ziaten, voulant revendre sa moto, il soit arrivé à commettre cette série de meurtres?

Quoi qu’il en soit, les spéculations dans la presse sont allées bon train. Et c’est ainsi que LePoint.fr, avec la mention « exclusif », a fait le lien avec une affaire qui, remontant à 2008, impliquait trois soldats du 17ème RGP photographiés quatre ans plus tôt en train de faire le salut nazi devant un drapeau du IIIe Reich. Le cliché avait été à l’époque publié par le Canard Enchaîné et la Dépêche, suite aux révélations du sergent Bensehrir, dont le contrat n’avait pas été renouvelé au sein du régiment.

Depuis, le sort des trois hommes est confus. Lorsqu’éclata l’affaire, l’un d’entre eux avait déjà retrouvé la vie civile depuis 3 ans. Quant aux deux autres, ils devaient être « lourdement sanctionnés ».

Sur le plan judiciaire, le chef de corps du 17ème RGP ayant porté plainte à l’époque, le dossier fut classé sans suite, les faits étant prescrits, selon Le Monde, qui souligne par ailleurs que « les mesures disciplinaires d’arrêt, prises par le général commandant la région terre sud-ouest, ont été les plus lourdes… sans atteindre l’exclusion ».

Le quotidien du soir indique en effet qu’un des acteurs de cette affaire a quitté le 17ème RGP en juillet 2008 pour rejoindre un autre régiment, « dans une autre région que le sud-ouest ». Dès le 19 mars, il s’est fait connaître de la police. Le second, également affecté au sein d’une autre unité, aurait quitté les armes en 2011. Pour le coup, le mobile de la vengeance froide (4 ans après les faits), ne tient pas la route.

Quoi qu’il en soit, d’après Reuters et France Info, ces trois hommes ont été entendus par les enquêteurs, puis mis hors de cause. « Deux d’entre eux ont été entendus dans la nuit par les enquêteurs. Un troisième avait déjà été interrogé la semaine dernière après la fusillade Montauban » a affirmé la radio publique, confirmant ainsi l’information donnée quelques minutes plus tôt par l’agence de presse.

Seulement, Le Monde a démenti ces affirmations en indiquant que ces trois anciens du 17ème RGP « vont être entendus ». Mais dans un cas comme dans l’autre, cela montre que la police sait où ils se trouvent et qu’ils ne sont pas en fuite… Ce qui amoindri le « scoop » lancé après la fusillade devant l’école Ozar-Hatorah, lequel a été abondamment repris et commenté.

« Les policiers restent persuadés qu’il s’agit d’un militaire – toujours en activité ou non -, compte tenu de son mode opératoire, de sa manière de se déplacer et de sa façon d’utiliser son arme, lui permettant de tirer et viser à 10 mètres de distance. Le fait que son arme se soit enrayée pourrait accréditer le fait qu’il soit un ancien militaire » a écrit LePoint.fr… Une arme enrayée prouve une chose : c’est qu’elle est mal entretenue. Quant à faire le lien avec un ancien militaire, le raccourci est très rapide… Même si la DPSD (Direction de la protection et de la sécurité ), participe à l’enquête portant sur les drames de Toulouse et Montauban.  Ce service  » gère la sécurité des biens, des personnels et des implantations de la Défense. Ca rentre totalement dans le cadre de ses compétences » a expliqué le ministère de la Défense.

Mais le mieux serait de laisser la police faire son travail. L’on aura tout le temps de commenter et de s’interroger une fois que l’auteur de ces crimes sera identifié.

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