Ouverture d’une enquête préliminaire sur l’implication d’officiers afghans dans un trafic d’armes et de drogue

Pour quelle raison le colonel Ahmed Gur, un pilote des forces aériennes afghanes, a-t-il ouvert le feu contre des militaires américains, tuant 8 d’entre eux ainsi qu’un civil sous contrat, à l’aéroport de Kaboul, le 27 avril 2011?

D’après un rapport d’enquête établi en janvier dernier, cette fusillade, bien que revendiquée par les insurgés, aurait un lien avec une enquête portant sur l’utilisation d’avions des forces aériennes afghanes dans un trafic d’armes et de drogue.

C’est du moins l’hypothèse avancée par des responsables militaires américains. Et cette dernière est d’autant plus crédibles que les victimes du colonel Gur participaient aux investigations concernant cette affaire.

Qui plus est, l’auteur de la fusillade occupait la fonction idéale pour ces trafics dans la mesure où il était chargé de coordonner les mouvements des appareils des forces aériennes afghanes.

Pour le moment, aucune preuve formelle reliant la fusillade de l’aéroport de Kaboul à ces trafics n’a pu être clairement établi. Toutefois, les mouvements suspects d’avions et d’hélicoptères afghans semblent bien avoir existé.

Un autre élément qui a de quoi éveiller les soupçons et l’absence de dépôt de plans de vol pour certaines missions effectués par des appareils afghans. Cela a été constaté par le lieutenant-colonel américain Frank Bryant, détaché auprès des forces aériennes afghanes.

Et comme par hasard, les hélicoptères concernés devaient se rendre dans le nord de l’Afghanistan, là où l’opium peut être écoulé. D’ailleurs, l’officier de l’US Air Force avait suggéré de couper l’approvisionnement en carburant des hélicoptères afghans en raison de ce manque de transparence.

Et selon des responsables occidentaux cités par le Wall Street Journal, des officiers des forces aériennes afghanes ainsi que des membres du gouvernement d’Hamid Karzaï seraient impliqués dans ces trafics, soit en y participant directement, soit en fermant les yeux sur ces activités. Cela aurait été même confirmé par des militaires afghans jugés « crédibles ».

Pour le moment, le porte-parole de la Mission d’entraînement de l’Otan en Afghanistan, le lieutenant-colonel Tim Stauffer, a confirmé l’ouverture d’une enquête préliminaire par les autorités américaine afin de vérifier la véracité de ces allégations.

Cela étant, ces soupçons, bien étayés, sont gênants quand l’on sait que les forces aériennes afghanes ont été équipées grâce aux financements américains. Actuellement, ces dernières disposent de 86 appareils, dont 16 avions cargo C-27 et 41 hélicoptères Mi-17 de fabrication russe. D’ici 2016, elle devrait mettre en oeuvre 146 appareils.

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