Plus de 10.000 missions de combat au compteur pour le bombardier B-1B Lancer

Entrée en service au sein de l’US Air Force en 1986, la flotte de B-1B Lancer a atteint le seuil des 10.000 missions de guerre, a annoncé, le 27 février dernier, le constructeur aéronautique Boeing.

La 10.000e mission effectuée par un B-1B Lancer a consisté à apporter un soutien aux troupes engagées en Afghanistan depuis une base située en Asie du sud-est (qui n’a pas été précisée alors que ces avions sont déployés au Moyen-Orient).

« Le B-1 apporte une grande flexibilité à la défense de notre nation » a déclaré le lieutenant-colonel Alejandro Gomez, le chef de la mission, dont les propos ont été cités dans le communiqué diffusé par Boeing. « Dans n’importe quelle mission, le B-1 a la capacité d’identifier positivement les objectifs, de faire des démonstrations de force et de détruire des cibles avec précision » a-t-il ajouté.

Développé au cours des années 1970 par Rockwell, absorbé depuis par Boeing, le bombardier supersonique B-1B Lancer a bien failli ne pas voir le jour. En effet, le président Carter avait décidé d’annuler le programme en 1977, considérant que des missiles balistiques et des B-52 modernisés feraient tout aussi bien l’affaire en cas de conflit avec l’Union soviétique.

Une autre raison a pu également motiver cette décision : le lancement, en secret, du programme « Advanced Technology Bomber (ATB) », qui donnera le bombardier furtif B-2 Spirit, conçu par Northrop afin de pénétrer des défenses aériennes denses et emporter aussi bien des armes nucléaires que conventionelles.

Finalement, en 1981, le président Reagan décide de relancer le B-1B Lancer et c’est ainsi que cet appareil sera mis en oeuvre par le Strategic Air Command afin de mener des missions de bombardement stratégique. Mais, avec la chute de l’empire soviétique et la fin de la guerre froide, il a fallu reconvertir ces appareils, la mission de pénétration à basse altitude des défenses aériennes adverses n’étant plus prioritaire. Ce qui a été fait en 1997, dans le cadre du traité START.

C’est ainsi que le B-1B Lancer a subi plusieurs modifications pour lui permettre de réaliser des missions conventionnelles, qu’ils ont parfaitement assumées depuis, que ce soit lors de les opérations Desert Fox en Irak (1998), Allied Force au Kosovo (1999) ou Enduring Freedom en Afghanistan.

Sur ce théâtre, d’ailleurs, et selon le n°279 du magazine Raid, un B-1B Lancer a été sollicité par les troupes françaises alors engagées dans l’opération Dinner Out, dans la vallée d’Alasay, en mars 2009. Et lors de l’intervention de la coalition emmenée par les Etats-Unis, en Irak, 8 bombardiers de ce type ont délivré 40% des bombes pendant la première phase du conflit, d’après le colonel Philippe Steininger. De même que lors des opérations au Kosovo : ces appareils ont effectué seulement 2% des sorties aériennes pour larguer 20% des munitions.

Normalement, les 66 B-1B Lancer de l’US Air Force devraient rester en service au moins jusqu’en 2020, année à partir de laquelle il est prévu de les remplacer par l’appareil qui sortira de l’ambitieux « Next Generation Bomber Program », qui vise à développer un bombardier capable d’effectuer des missions stratégiques et conventionnelles, de guerre électronique et de renseignement tout en étant en mesure de contrôler des drones. Le coût unitaire de ce futur avion a été estimé à 550 millions de dollars, sous réserve, bien entendu, qu’il n’y ait pas de dépassements de coûts…

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