L’US Air Force annule sa commande de 20 Super Tucano, le Brésil proteste

Le 30 décembre dernier, et dans le cadre d’un appel d’offfres visant à acquérir des avions d’attaque légers afin d’équiper les forces aériennes afghanes, l’US Air Force a attribué un contrat de 355 millions dollars au tandem constitué par la société américaine Sierra Nevada et le constructeur aéronautique brésilien Embraer pour livraison de 20 AC-29 Super Tucano.

Seulement, les conditions d’attribution de ce contrat ont été contestées par Hawker Beechcraft, qui avait alors soumis l’AT-6 Texan II. Selon ses dires, le constructeur établi à Wichita (Kansas) n’aurait pas été informé en temps et en heure de la décision prise par l’US Air Force d’écarter son appareil, le courrier lui étant parvenu après le délai pendant lequel il aurait pu faire des observations.

D’où sa menace de saisir la Cour américaine des réclamations fédérales et le Government Accountability Office (l’équivalent de la Cour des comptes) et son activisme auprès des parlementaires pour faire casser le contrat.

« Cette décision nous déconcerte. (…) Cela fait deux ans que nous travaillons de près avec l’USAF. Nos partenaires et nous avons investi plus de 100 millions de dollars pour pouvoir répondre aux critères de l’USAF » avait alors fait valoir Hawker Beechcraft.

Finalement, l’US Air Force a annoncé, le 28 février, à la fois l’annulation pure et simple de la commande des 20 AC-29 Super Tucano et le lancement d’une nouvelle procédure. Son chef d’état-major, le général Norton Schwartz, s’est dit « embarrassé » par cette affaire, qui vient alors que le Pentagone s’est engagé à réformer le processus de ses acquisitions après plusieurs ratés, dont l’appel d’offres concernant le choix des futurs avions ravitailleurs de l’aviation américaine.

L’officier a également fait indiqué qu’il serait « profondément déçu » s’il est avéré que la procédure a été bâclée par ses services et exprimé ses regrets au sujet du retard que cette annulation va causer pour les livraisons « vitales » d’avions d’attaque légers à aux forces aériennes afghanes.

Quoi qu’il en soit, si l’annulation du contrat a redonné de l’espoirt à Hawker Beechcraft, elle a été très mal acceuillie par Brasilia, au point que, selon une source gouvernementale brésilienne, elle sera « prise en compte dans la décision concernant l’attribution » de l’appel d’offres FX-2, auquel prend part le F-18 de Boeing, le Gripen de Saab et le Rafale de Dassault Aviation. Et pour le gouvernement brésilien, cela ne « contribue pas à approfondir les relations entre les deux pays dans le domaine de la défense ».

Hasard ou pas, la décision d’annuuler la commande de 20 AC-29 Super Tucano a été prise quelques jours après des déclarations faites par des responsables brésiliens. « Dilma Rousseff et ses principaux conseillers sont convaincus que l’offre de Dassault Aviation de vendre au moins 36 Rafale est meilleure que celles de ses deux concurrents » avaient-il affirmé le 13 février dernier. Cependant, le numéro deux de la diplomatie américaine, William Burns, actuellement en visite au Brésil, a estimé que les deux dossiers « ne sont pas liés ».

 

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