Les ventes des principaux groupes d’armement ont atteint 411 milliards de dollars en 2010

Pendant que les budgets militaires européens diminuent au gré des plans d’austérité – la France faisant figure d’exception en préservant autant que possible le niveau du sien – le reste du monde s’arme.

Ainsi, selon la dernière étude du Stockholm International Peace Research Institute, les ventes des 100 plus importants groupes d’armement ont progressé de 1% en 2010, et de 60% sur la période 2002-2010, pour atteindre les 411,1 milliards de dollars.

Sans doute à cause des effets de la crise économique et financière, cette progression s’est toutefois tassée par rapport à 2009, année où les ventes d’armes augmentèrent de près de 7%. Cependant, ces données pourraient être plus importantes qu’annoncées, dans la mesure où le Sipri n’a pas pris en compte les ventes d’armes chinoises, en raison de leur « opacité ».

« Les données de l’année 2010 montrent la capacité des grands industriels à continuer à vendre des biens et des services militaires, malgré les crises financières qui frappent les autres secteurs de l’économie », a cependant estimé Susan Jackson, chargée d’étaudes au Sipri.

Le classement, en fonction de leurs ventes, des plus importants groupes d’armement en fonction de leurs ventes, établi chaque année par le Sipri, ne présente pas de bouleversements par rapport à la précédente période d’étude.

Avec 44 industriels du secteur présents dans ce « top 100 », les Etats-Unis se taillent la part du lion sur le marché de l’armement, avec un chiffre d’affaires de 246,6 milliards de dollars. Et sur les dix premiers groupes, sept sont américains, le premier étant Lockheed-Martin.

La premier industriel européen de ce classement, qui arrive en seconde position, est le britannique BAE Systems, qui a réalisé en 2010 pour de 32 milliards de dollars de ventes. Mais il n’est pas certain que ce dernier puisse conserver cette position dans les années qui viennent car ses résultats pour l’année 2011 ont été annoncés en fort retrait, avec une baisse de 14% de soin chiffre d’affaires, en raison notamment d’une diminution des prises de commande du Pentagone, suite au retrait progressif américain d’Irak.

Comme en 2009, l’on trouve EADS à la 7e place de ce classement, suivi de près par le groupe italien Finmeccanica. Le premier français est l’électronicien Thales, qui pointe à la 11ème position. Globalement, les entreprises européennes, par ailleurs moins nombreuses qu’en 2009 à figurer dans le classement du Sipri (30 contre 33), ont enregistré un chiffre d’affaires global de 119 milliards de dollars, ce qui représente 29% des ventes.

L’étude du Sipri met aussi évidence la concentration des entreprises liées au secteur de l’armement, les dix premières d’entre elles ayant réalisé 56% des ventes d’armes et des prestations de services dans le secteur militaire. Ces dernières tendent d’ailleurs à prendre une part de plus en plus importantes dans les budgets de défense.

« Les données pour 2010 montrent une augmentation continue des ventes de services militaires, y compris le soutien, la formation, la logistique, la maintenance, la réparation et la révision, avec 20 entreprises du Top 100 du Sipri catégorisées principalement en tant que prestataires de services militaires » souligne l’étude de l’institut suédois.

« En raison de l’externalisation et des changements relatifs aux technologies militaires, de tels services vont jouer un rôle clé dans les stratégies des entreprises à l’avenir », prévient encore le Sipri.

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