Le commandant de la Marine royale canadienne veut plus de moyens pour surveiller l’océan Arctique

Avec le changement climatique annoncé par les experts (et l’on ne va pas ouvrir le débat sur ce phénomène a une origine humaine ou pas), il est attendu que la région Arctique connaisse, dans un avenir relativement proche, de profonds bouleversements.

Ainsi, la fonte des glaces y permettra l’exploitation minière (le « continent blanc » recèle 14% des réserves mondiales de pétrole) et ouvrira de nouvelles voies maritimes qui rendront les trajets les trajets entre l’Europe et l’Asie à la fois plus courts et moins onéreux.

« D’un point de vue naval, les changements climatiques auront comme conséquence que les eaux seront plus libres des glaces, que l’océan Arctique deviendra vraiment l’océan Arctique », a ainsi déclaré, cette semaine, le vice-amiral Paul Maddison, le commandant en chef de la Marine royale canadienne (MRC).

Cette évolution avait déjà été relevée par les auteurs du document établissant la stratégie de défense nationale canadienne, en 2008. « La calotte polaire rétrécit, offrant de nouvelles possibilités de transport, de tourisme et d’exploration des ressources. (…) Bien que cette situation promette d’être très lucrative pour le Canada, elle est également porteuse de nouveaux problèmes sur d’autres fronts » pouvait-on y lire.

Aussi, pour le vice-amiral Maddison, il est impératif que le Canada se dote de moyens supplémentaires afin de surveiller les mouvements dans le Grand Nord. « Il y a place pour de nouveaux investissements dans la capacité de surveillance permanente de l’Arctique afin de nous fournir une vraie image opérationnelle de ce qui s’y déroule. Nous voulons savoir ce qui s’y passe » a-t-il déclaré.

« L’activité économique attire une plus grande présence humaine, des occasions plus nombreuses. Mais cela engendre des risques, notamment des incidents environnementaux, des accidents nécessitant des opérations de secours, des incidents mettant en péril la santé publique » a-t-il aussi expliqué. Et il aurait pu citer l’augmentation probable des trafics ou encore la rivalité que ne manquera pas de susciter l’exploitation des ressources énergétiques et minières.

Selon le vice-amiral Maddison, cette augmentation des moyens passe par l’acquisition de drones de surveillance et de capacités de renseignement par satellite, ainsi que la mise en service de nouveaux sous-marins et la hausse des effectifs de la Marine royale canadienne. A noter que cette dernière bénéficie déjà d’un pogramme de plus de 17,8 milliards d’euros visant à remplacer l’ensemble des frégates et des destroyers qu’elle met actuellement en oeuvre.

Pour ce qui concerne les effectifs, l’officier a confié que le recrutement est désormais devenu « l’une des tâches prioritaires ». Pendant l’engagement militaire canadien en Afghanistan, la MRC comptait 8.500 marins dits « réguliers » (d’active, ndlr) et 5.100 réservistes, la priorité ayant été accordée aux forces terrestres.

Et il est question à court terme de recruter 1.000 marins « réguliers ». Mais cela n’est pas encore suffisant pour le vice-amiral Maddison. « Je peux faire une demande pour ajouter 1000 personnes dans nos rangs » a-t-il indiqué.

« Le rôle traditionnel de la marine n’a pas changé au cours des siècles » a par ailleurs estimé l’amiral Maddison « La marine vise à influencer les événements afin de permettre le libre-échange et d’éviter les conflits. Mais lorsque les conflits sont inévitables, la marine doit être prête à engager le combat et à vaincre » a-t-il ajouté.

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