La coopération franco-britannique en matière de défense avance

Près de 15 mois après la signature des accords de Lancaster House, le Premier ministre britannique, David Cameron, a été reçu à l’Elysée par le président Sarkozy, ce 17 février, pour évoquer, entre autres, la poursuite de la coopération dans le domaine militaire entre Paris et Londres.

A l’issue de cette rencontre, plusieurs initiatives ont été annoncées, tant sur le plan opérationnel qu’industriel. Ainsi, la décision de former une Force expéditionnaire commune interarmées a été confirmée. Il s’agira d’une « force d’entrée en premier, capable de faire face à des menaces multiples, jusqu’au niveau maximal d’intensité ». Devant être opérationnelle d’ici 2016, elle pourra intervenir dans le cadre de l’Otan, de l’Union européenne et des Nations unies.

De même qu’il a été décidé d’accélérer la mise en place d’un état-major interarmées déployable conjoint aux deux pays. « Nous nous assurerons que cet état major pourra être élargi afin d’inclure des personnels d’autres pays qui participent à une opération multinationale » précise la déclaration du président français et du Premier ministre britannique.

La tenue, en Méditerranée, d’un exercice franco-britannique de grande ampleur, appelé « Corsican Lion, a été programmé. Ces manoeuvres rassembleront des moyens navals, terrestres et aériens.

Par ailleurs, la France et le Royaume-Uni se donnent comme objectif de disposer d’un groupe aéronaval conjoint intégré d’ici 2020, « comprenant des bâtiments appartenant aux deux pays ». En clair, il n’est pas question de voir des Rafale sur un porte-avions britannique, ni de F-35C sur le Charles de Gaulle.

Quant aux équipements militaires, la coopération franco-britannique va surtout concerner les drones, jugés comme « essentiels au succès des opérations militaires, comme l’ont montré les opérations en Afghanistan et en Lybie », selon la déclaration finale. Il est ainsi question d’un « partenariat à long terme visant à mettre en place une capacité souveraine commune » à la France et au Royaume-Uni.

Le contrat de risques techniques portant sur le développement du drone MALE (moyenne altitude longue endurance) Telemos, fruit d’un partenariat entre Dassault Aviation et BAE Systems devrait être prochainement signé. « Nous envisageons de prendre ensemble d’autres décisions en fonction des résultats de cette phase de réduction des risques, pour s’assurer que nos besoins de souveraineté respectifs seront satisfaits au meilleur coût » précise la déclaration finale.

En outre, la France a affirmé son intérêt pour le drone tactique « Watchkeeper », développé pour les besoins de la British Army par la filiale britannique de Thales. Une évaluation de cet appareil commencera en 2012. Une ligne de crédit a été ouverte à cette fin dans le projet de loi de finances concernant le ministère de la Défense.

Mais la coopération dans ce domaine ne s’arrête pas là puisqu’il est également question que Londres et Paris lancent un programme de démonstrateur technologique « du système futur de combat aérien » afin de « mettre en place une coopération d’importance stratégique pour l’avenir du secteur de l’aviation de combat en Europe ». En clair, il s’agit de mettre un point un drone de combat (UCAV) pour les opérations de haute intensité à l’ohorizon 2030. Là encore, BAE Systems et Dassault Aviation, qui travaillent déjà sur des projet de cette nature avec respectivement le Taranis et le nEUROn, seront de la partie.

Toujours dans le domaine aérien, il a été convenu de développer un « plan de soutien logistique commun » pour les A400M français et britanniques. A cette fin, Paris et Londres demandent « aux industriels de (…) proposer une solution de soutien en service à un coût accessible ».

Les missiles n’ont pas été oubliés : ainsi, l’objectif de signer un contrat portant sur le développement par MBDA du « Future anti ship guided weapon/anti-navire léger » (FASGW/ANL) a été confirmé. Le missilier européen devrait être impliqué dans la mise au point d’un nouveau missile de croisière, à partir du Scalp/ Storm Shadow.

Pour ce qui concerne les sous-marins, il est question d’une étude de faisabilité pour le développement conjoint d’un « nouveau sonar spécifique ». Il est compliqué, de toute façon, d’aller au-delà en la matière. Du moins pour le moment. En revanche, la France et le Royaume-Uni se sont mis d’accord sur les futures capacités de guerre des mines, avec la réalisation d’un protorype de drone sous-marin.

Une entente a été trouvée sur le canon de 40mm, lequel doit équiper les véhicules blindés.  » L’accent sera mis sur l’élaboration d’une norme OTAN, sur sa qualification technique d’ici 2013 et sur sa promotion à l’export » précise la déclaration. Enfin, les deux pays vont renforcder leur coopération dans la lutte contre les engins explosifs improvisés. « Un plan d’action conjoint, élaboré en 2012, couvrira les possibilités de coopération dans les domaines des opérations, des capacités, de la recherche et des technologies » indique le texte.

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