Les forces armées italiennes soumises à une diète sévère

Crise de la dette oblige, l’Italie enchaîne les plans d’austérité afin de remettre de l’ordre dans ses finances publiques et rassurer les marchés. Celui annoncé en décembre dernier par Mario Monti, le nouveau président du Conseil italien, vise ainsi à réaliser plus de 20 milliards d’euros d’économies d’ici 2014. Qui plus est, et cela n’augure rien de bon pour la suite, la Péninsule est entrée en récession à la fin 2011, après le recul de son PIB sur deux trimestres consécutifs.

C’est donc dans ce contexte que le ministre italien de la Défense, l’amiral Giampaolo Di Paola, a annoncé les arbitrages budgétaires concernant les forces armées transalpines, dont le budget s’est élevé, en 2011, à 21,5 milliards d’euros. Et la potion sera rudement amère.

« Aujourd’hui, nous avons environ 183.000 militaires et 30.000 civils dans la défense. Nous devons descendre progressivement vers 150.000 militaires et 20.000 civils, avec une réduction d’environ 43.000 personnes » a-t-il déclaré devant les commissions Défense du Sénat et de la Chambre des députés, réunies en session conjointe. En clair, ce sont 43.000 postes, soit 20% des effectifs, qui seront appelés à disparaître.

« Cet objectif pourra être atteint dans une dizaine d’années à travers une réduction de 20% à 30% des embauches, le transfert vers d’autres administrations et des formes de travail temporaire » a-t-il précisé. Dans le même temps, le nombre d’officiers généraux, qui s’élève actuellement à 425, sera réduit de 30%.

Cette réduction de format va modifier la carte militaire italienne, avec la dissolution d’unités. Les casernes et les bases ainsi libérées seront vendues « pour contribuer à la restructuration du ministère de la Défense et d’une manière plus générale à l’assainissement financier du pays » a expliqué l’amiral Di Paola.

Deux brigades, sur les 11 qu’il restait à l’Esercito Italiano, c’est à dire l’armée de Terre italienne, après les réformes de 1991, 1996 et 2002, vont disparaître (elle en avait le double il y a 20 ans…). Et par voie de conséquence, le nombre de véhicules et de pièces d’artillerie en dotation sera revu à la baisse.

Pour la Marina Militare (Marine), le nombre de navires de haute-mer sera ramené de 24 à 14 unités. Et elle ne pourra compter que sur 4 sous-marins au lieu de 6 (ceux des classes Sauro III et Sauro IV devraient vraisemblablement être désarmés, étant donné que deux submersibles de type 212 – classe Todaro – ont été commandés pour renforcer les deux autres de même facture déjà en service).

Enfin, des économies substantielles seront faites grâce à une réduction de 131 à 90 du nombre de F-35 commandés par Rome il y a 10 ans auprès de Lockheed-Martin. « C’est une diminution importante qui est cohérente avec la nécessité de baisser les dépenses » a commenté l’amiral Di Paola.. Et le fait est, cette mesure permettra d’éviter de dépenser 5 milliards d’euros.

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