Afghanistan : Gérard Longuet a donné le détail des mesures prises pour la sécurité et le retrait du contingent français

Au cours de son audition, à l’Assemblée nationale, devant la commission des Affaires étrangères et celle de la Défense, l’actuel locataire de l’Hôtel de Brienne, Gérard Longuet, a donné quelques informations au sujet des mesures prises pour améliorer la sécurité des forces françaises déployées en Afghanistan ainsi que des précisions quant aux modalités de leur retrait de ce pays, lequel a été avancé, pour les troupes combattantes, à la fin de l’année 2013.

Ainsi, et après deux cas où des militaires de la brigade La Fayette ont été assassinés par des hommes fortement soupçonnés d’avoir infiltré l’armée nationale afghane (ANA), il avait été annoncé que la formation des soldats afghans serait désormais assurée à l’intérieur des bases françaises, avec des procédures renforcées de contrôle des entrées. Par ailleurs, le principe de mettre en place un « plan de contre-infiltration » au niveau de l’Otan a été adopté, à la demande de Gérard Longuet, lors de la dernière réunion des ministres de la Défense de l’Alliance, à Bruxelles, la semaine passée.

Mais d’autres mesures ont été prises. Selon Gérard Longuet, Paris a obtenu de Kaboul la possibilité que son service de renseignement, le NDS, puisse intervenir auprès des unités de l’ANA afin de démasquer d’éventuels insurgés inflitrés, cela ayant été rendu possible grâce à une récente modification de la législation afghane.

Une autre mesure prise consiste à faire travailler ensemble, par binôme, les militaires de la Direction de la Protection et de la Sécurité de la Défense (DPSD) avec leurs homologues afghans, et cela, toujours afin de détecter les infiltrés dans les rangs de l’ANA.

Enfin, pour limiter les risques au maximum de ce qu’il est possible de faire, Paris a demandé que les officiers et les sous-officiers afghans formés par les militaires français soient affectés en priorité dans unités de l’ANA opérant dans la zone de compétence de la brigade La Fayette.

Quant au retrait des forces françaises, le problème majeur reste la question du rapatriement de leur matériel (1.500 conteneurs minimum) et de leurs 1.200 véhicules. Une petite partie a déjà pris le chemin du retour, grâce à des avions gros porteurs de type Antonov 124 qui transportent leurs cargaisons aux Emirats arabes unis d’où elles sont ensuite chargées dans des navires civils.

D’après Gérard Longuet, il y aurait au final trois solutions, dont celle consistant à rapatrier le matériel par voie aérienne de « bout en bout ». Mais compte tenu du coût que cela représente, cette option est écartée.

Reste « la solution pakistanaise », avec deux voies possibles. Mais là encore, les difficultés avec Islamabad font que cette possibilité est très aléatoire. La dernière option consiste à ramener le matériel par la voie ferrée passant « par l’Ouzbékistan, soit directement, soit par le Tadjikistan ». Mais là encore, un problème de moyens se pose, étant donné que Tachkent « pose des conditions matérielles assez coûteuses ». Pour y voir plus clair, il faudra attendre le résultat des négociations engagées par la Force internationale d’assistance à la sécurité (ISAF), déployée en Afghanistan sous l’autorité de l’Otan, laquelle a engagé des négociations avec les pays concernés.

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