Décès du colonel Bernard Demolins, Compagnon de la Libération

Le colonel Bernard Demolins, Compagnon de la Libération, s’est éteint à l’âge de 93 ans, le 3 février à l’Institution Nationale des Invalides où il avait été admis depuis plusieurs années.

Né le 14 juin 1918, Bernard Demolins est incorporé au 1er Régiment de Zouaves de Casablanca à l’âge de 20 ans au titre de son service militaire. Promu caporal-chef un an plus tard, il est affecté au 29e Régiment de Tirailleurs Algériens (RTA), avec lequel il rejoint, en octobre, le Liban. Il sert alors en qualité de chef de pièce antichar au sein de la compagnie régimentaire d’engins de cette unité.

La campagne de France commence alors qu’il est en permission à Saint-Malo. Au moment de la débâcle française, il passe la Loire et arrive à Saint-Jean-de-Luz, d’où il embarque à bord du S/S Batory pour rallier Londres.

Le 1er juillet 1940, il rencontre le général de Gaulle à St Stephen’s House et s’engage dans la foulée au sein des Forces Françaises Libres. Il est alors affecté à la Compagnie Train-Auto du capitaine Dulau, avec laquelle il participera à l’opération de Dakar et à la campagne du Gabon.

Promu sergent, il prend part aux opérations contre l’armée italienne en Erythrée, en ravitaillant les troupes combattantes en munitions, vivres et eau. A sa demande, il est ensuite versé au Bataillon de Marche n°3 (BM3) en tant que chef de section de mitrailleuses de la compagnie lourde.

En juin 1941, lors de la campagne de Syrie, à Ezraa, il est gravement touché au bras. Malgré les séquelles de cette blessure, soignée à l’hôpital français de Palestine, il suit le cours d’élève officier à Damas, après avoir été promu sergent-chef.

Nommé aspirant en mai 1942, il est affecté au 1er Bataillon de fusilier marin (BFM), puis en octobre de la même année, à la 22e Compagnie Nord-Africaine (CNA), avec laquelle il prend part à la bataille d’El-Alamein.

En 1943, alors qu’il est sous-lieutenant, il commande la section de mortiers de la compagnie lourde du 22e Bataillon de Marche Nord-Africain (BMNA) et participe à la campagne d’Italie. Le 12 mai 1944, blessé par un éclat d’obus à Garigliano, il refuse de se faire évacuer et continue à diriger les tirs de ses hommes, lesquels finissent pa détruire un observatoire et deux nids de mitrailleuses ennemis.

En août 1944, le jeune officier débarque à Cavalaire (Provence) et combat à Toulon, Lyon, Autun, Belfort et dans les Vosges. Promu lieutenant en décembre, il s’illustre le 23 janvier 1945 en Alsace, en prenant le commandement d’une section de mitrailleuses lourdes dont le chef venait d’être tué. Il terminera ensuite la guerre dans les Alpes.

Une fois démobilisé, Bernard Demolins est admis à l’Ecole Nationale de la France d’Outre-Mer. Il entame sa carrière d’administrateur au Tchad et la poursuit en Nouvelle-Calédonie. Diplômé de l’Ecole d’application de l’INSEE en 1951, il travaille ensuite pour le compte des Nations unies.

Après avoir été auditeur de l’Institut des Hautes Etudes de la Défense Nationale (IHEDN), il devient délégué du contrôleur financier en Oubangui, puis conseiller technique du ministère des Finances de la République de Mauritanie. Il poursuit ensuite sa carrière dans le secteur bancaire.

Compagnon de la Libération, le colonel Bernard Demolins était Grand Officier de la Légion d’Honneur et titulaire, entre autres, de la Croix de Guerre avec 4 citations, de la Croix du Combattant Volontaire 1939-1945 ainsi que de la Médaille Coloniale avec agrafes « Erythrée », « AFL » et « Libye ».

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