Pour les Etats-Unis, l’Europe reste un « partenaire essentiel »

La nouvelle stratégie américaine, présentée en janvier dernier par le président Obama, met l’accent sur la zone Asie-Pacifique et le Moyen Orient. Ce qui suppose que, dans un contexte marqué par une baisse de 487 milliars de dollars de son budget au cours des 10 prochaines années, le Pentagone devra déployer davantage de moyens dans ces régions au détriment du Vieux Continent .

Cela étant, et malgré ce « basculement », l’Europe reste « un partenaire essentiel » des Etats-Unis, selon la secrétaire d’Etat, Hillary Clinton, et le patron du Pentagone, Leon Panetta, venus assister à la 48e conférence annuelle sur la sécurité de Munich.

« J’ai entendu toutes les questions sur la place que va prendre l’Europe dans la vision globale de l’Amérique. J’ai entendu les doutes exprimés. Mais la réalité ne peut être plus limpide: l’Europe est le partenaire de premier choix pour les Etats-Unis » a ainsi déclaré Mme Clinton.

Avec 70.000 hommes, « notre implantation militaire en Europe restera plus importante que dans n’importe quelle autre région du monde » a pour sa part affirmé, Leon Panetta, qui est revenu sur le retrait du Vieux Continent de deux brigades de combat de l’US Army.

De fait, les Etats-Unis restent impliqués dans la défense antimissile, avec des éléments déployés en Roumanie, en Pologne et en Espagne (sans oublier le centre de commandement basé à Ramstein, en Allemagne) et ont confirmé leur participation au programme Alliance Ground Surveillance. Par ailleurs, l’US Army mettra une brigade à la disposition de la NATO Response Force (NRF), la force de réaction rapide de l’Otan créée en 2002.

« Ce n’est pas seulement parce que la paix et la prospérité en Europe sont d’une importance cruciale pour les Etats-Unis, mais parce que l’Europe reste notre partenaire de sécurité privilégié pour les opérations militaires et la diplomatie à travers le monde. Nous l’avons vu en Libye l’an passé, et nous le voyons chaque jour en Afghanistan », a expliqué Leon Panetta.

Cependant, les Etats-Unis, qui supportent 75% des dépenses militaires de l’Otan, veulent également que l’Europe prenne son destin en main en matière de défense et aussi bien Hillary Clinton que Leon Panetta ont averti que la coopération transatlantique ne devait pas être un prétexte pour les pays européens de réduire davantage leurs budgets de défense.

Ce que le président polonais, Bronislaw Komorowski, a reconnu. « Le temps est venu pour l’Union européenne de prendre ses responsabilités pour la sécurité de l’Europe et de ses enviroons (…). Elle doit passer des discours aux actes » a-t-il affirmé. Seulement, avec la crise de la dette qui secoue la plupart des pays européens, l’exercice s’annonce compliqué. Du moins pour le moment.

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