La base de Ramstein sera le centre nerveux de la défense antimissile de l’Otan

Après l’annonce du déploiement de missiles intercepteurs en Roumanie et en Pologne, ainsi que l’installation d’un radar d’alerte avancé en Turquie, sans oublier celle concernant le choix de la base navale espagnole de Rota pour abriter les destroyers AEGIS de l’US Navy, il est question que l’Otan installe le centre de commandement de sa défense antimissile en Allemagne, plus présisément à Ramstein. Du moins, c’est ce qu’a fait savoir un diplomate, le 2 février, selon l’AFP.

Pour autant, le ministre allemand de la Défense, Thomas de Maizière n’a pas confirmé cette information. Mais il a toutefois assuré que son pays participerait à ce bouclier antimissile en mettant à sa disposition ses batteries antimissile Patriot et laissé entendre que la base de Ramstein jouerait un rôle important après le retrait d’Europe de deux brigades permanentes de l’US Army.

Depuis la fin de la guerre froide, la base de Ramstein est devenue un pôle majeur du transport aérien de l’US Air Force en Europe (USAFE), avec notamment le 86th Airlift Wing.

Par ailleurs, un exercice conjoint Otan-Russie en matière de défense antimissile serait prévus en mars prochain en Allemagne. Le principe de ces manoeuvres – en fait une simulation par odinateur – avait été adopté lors du sommet de l’Alliance atlantique de Lisbonne en novembre 2010, et auquel le président russe, Dmitri Medvedev, avait été convié.

A l’époque, il avait été proposé de Moscou de participer à ce bouclier antimissile, censé protéger l’Europe de la menace balistique iranienne. Depuis, les négociations entre l’Otan et la Russie sont dans l’impasse. Et l’organisation de cet entraînement ne changera pas grand chose.

Pour Anatoli Antonov, ces manoeuvres « servent de paravent pour masquer les divergences d’opinion sur le bouclier antimissile ». « Malheureusement, il n’y a aucun progrès. Il est accablant que la situation ne change pas, nos partenaires des Etats-Unis et de l’Otan ne sont pas encore prêts à comprendre les préoccupations russes » a-t-il ajouté.

Et les points de blocage entre l’Alliance atlantique et la Russie sont encore loin d’être levés. En effet, il n’est nullement question pour l’Otan d’intégrer le système de défense antimissile russe au sein de son bouclier comme le souhaite Moscou (l’organisation évoque seulement un partage d’informations), pas plus qu’il n’est d’actualité de donner des garanties juridiques écrites selon lesquels son dispositif ne vise nullement les intérêts russes.

Aussi, pour le Premier ministre russe (et sans doute futur président) Vladimir Poutine, il ne fait aucun doute que le projet de l’Otan vise son pays. « Il n’y a aujourd’hui pas de menace émanant de l’Iran ou de la Corée du Nord. Actuellement, la défense antimissile (américaine en Europe) vise certainement à neutraliser le potentiel nucléaire russe » a-t-il déclaré au cours d’un documentaire diffusé par la télévision russe.

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