Les militaires néerlandais pourraient s’entraîner avec des chars de l’armée allemande

Les restrictions budgétaires ont lourdement affecté les forces armées néerlandaises. Avec un milliard d’euros d’économies à trouver d’ici 2014 afin de contribuer la lutte contre les déficits publics, ces dernières sont contraintes, entre autre, de supprimer 12.000 postes, de désarmer 4 chasseurs de mines ainsi qu’un navire ravitailleur, de dissoudre un escadron de 19 F-16 AM/BM Block 30, de se passer d’une batterie d’antimissiles Patriot et de revendre ses 60 derniers chars lourds Leopard.

D’ailleurs, compte tenu des politiques d’austérité décrétée dans la plupart des pays européens, les Pays-Bas ne sont pas les seuls à vouloir se débarrasser de leurs chars lourds. La Belgique a également fait ce choix. De même que, plus récemment, l’Autriche, qui compte réduire drastiquement sa flotte de ce type de blindés.

Et il est à craindre que la France suive cette tendance, en diminuant encore le nombre de ses Leclerc en service à l’issue de la révision du Livra Blanc sur la Défense et la sécurité nationale.

Certes, et comme le soulignait un article publié par le site Internet de la Radio Nederland Wereldomroep (l’équivalent batave de RFI), si le scénario d’une guerre conventionnelle en Europe semble actuellement « ridicule », « l’Histoire nous apprend à nous attendre à l’inattendu ».

Et de citer Marcel de Hass, professeur assistant au Département Etudes des conflits à l’Ecole royale militaire à Bruxelles : « Il est facile de se débarrasser, disons, de deux bataillons de chars d’assaut en six mois (…) Mais il faudrait cinq, six ou même plus d’années pour les ravoir ». Et là, il n’est question que de l’aspect matériel… Car cela suppose aussi, au-délà du déficit capacitaire, une perte de compétences pour faire manoeuvrer les unités de chards lourds.

Aussi, le chef d’état-major des forces terrestres néerlandaises, le général Mart De Kruif, a confié au quotidien Trouw que des discussions sont actuellement en cours avec la Bundeswehr pour que les soldats néerlandais puissent garder la main en s’entraînant avec des chars Leopard allemands, cela afin que  » l’expertise militaire ne soit pas perdue ».

« Les chars demeurent essentiels, même lors des missions à l’étranger » a estimé le général De Kruif. « Vous avez besoin de ses capacités – la puissance de feu, la mobilité, la protection – pour dominer un adversaire sur le terrain » a-t-il expliqué. Ce que les forces terrestres néerlandaises n’ont plus actuellement.

Cela étant, l’officier sait de quoi il parle puisqu’il a pu voir les chars Leopard canadiens à la manoeuvre pour soutenir les unités d’infanterie dans le sud de l’Afghanistan, région où il a commandé les troupes de la Force internationale d’assistance à la sécurité (ISAF) entre 2009 et 2010.

Par ailleurs, le ministre de la Défense Hans Hillen, a plaidé pour une coopération militaire accrue devant l’Atlantic Council, à Washington, la semaine passée. « Afin de faire en sorte que l’Otan reste une garantie de sécurité, il est nécessaire que les Etats membres continuent d’étendre leur coopération » a-t-il déclaré.

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