Les Emirats arabes unis se dotent du système de défense antimissile THAAD

Dans un contexte marqué par des tensions entre l’Iran et les Etats-Unis au sujet du détroit d’Ormuz, d’une importance stratégique pour le transport maritime des produits pétroliers, ainsi que du programme nucléaire de Téhéran, le Pentagone a annoncé, le 30 décembre, la signature d’un contrat visant à livrer un système de défense antimissile aux Emirats arabes unis pour un montant de 3,48 milliards dollars.

Pour les monarchies pétrolières du golfe Persique, la menace principale vient surtout de l’Iran chiite et de ses missiles balistiques. Pour la contrer, et aussi pour rassurer ses alliés et dissuader Téhéran de se livrer à des actions belliqueuses, Washington a déjà déployé dans cette région des moyens de défense antimissile, avec notamment des navires AEGIS et des batteries de missiles intercepteurs Patriot au Qatar, aux Emirats arabes unis, au Koweit et à Bahrein.

Depuis, l’Arabie Saoudite a commandé, en 2011, des batteries de missiles Patriot, pour 1,7 milliard de dollars et le Koweit en a fait de même en achetant 209 missiles Patriot MIM-104 GEM-T (Guidance Enhanced Missile).

Le système retenu par les Emirats arabes unis est celui développé par Lockheed Martin, à savoir le Terminal High Altitude Area Defense (THAAD). L’industriel américain livrera, pour 1,96 milliard de dollars, deux batteries de défense antimissile avec 96 missiles intercepteurs. Ces derniers seront reliés aux détecteurs de missiles placés à bord des frégates AEGIS de l’US Navy.

« L’acquisition de ce système consolidera les capacités de défense aérienne des Emirats et ne manquera pas de raffermir la solide coopération, entre les deux pays, dans les domaines de missiles de défense balistiques » a expliqué Georges Little, le porte-parole du Pentagone.

Le conception du système THAAD a connu quelques déboires par le passé. Au cours de sa phase de pré-développement, qui prit fin en 1999, il enregistra un taux d’échec de 70%. Et en août 2010, le Pentagone annonça le gel de 400 millions de dollars destinés à Lockheed-Martin dans l’attente d’une solution à un problème concernant un dispositif de sécurité visant à prévenir tout départ accidentel du missile intercepteur.

Mais les choses ont fini par rentrer dans l’ordre puisqu’en octobre dernier, le système a réussi des essais concluants dans le Pacifique. La particularité du THAAD est qu’il permet d’intercepter et de détruire par impact cinétique des missiles balistique à haute altitude, pendant la dernière phase de leur vol.

Conformément à l'article 38 de la Loi 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée, vous disposez d'un droit d'accès, de modification, de rectification et de suppression des données vous concernant. [Voir les règles de confidentialité]