L’Arabie Saoudite a signé le contrat d’achat de 84 avions F-15 supplémentaires

S’il y a un adversaire que les monarchies pétrolières sunnites du golfe Persique redoutent par dessus-tout, c’est bien l’Iran chiite, avec son programme nucléaire soupçonné d’avoir une dimension militaire. Et cela d’autant qu’elles craignent d’être destabilisées de l’intérieur étant donné qu’elles abritent des minorités importantes se référant au chiisme. Cela d’ailleurs s’est vu à Bahreïn et en Arabie Saoudite cette année.

Aussi, pour faire face à la menace iranienne, ces pays s’arment massivement, notamment auprès des Etats-Unis. En 2010, l’Arabie Saoudite a fait part de son intention d’acquérir pour 60 milliards dollars d’armes américaines, dont 70 hélicoptères Apache, 72 Black Hawks et 36 MH-6 Little Birds, ainsi des missiles anti-radar AGM-88 HARM (High-speed, Anti-Radiation Missile) et des bombes JDAM (Joint Direct Attack Munition). Et cela, sans oublier 84 chasseurs bombardiers F-15 Silent Eagle.

Justement, au sujet de ces appareils, l’administration américaine a fait savoir, le 29 décembre, que le contrat de vente venait d’être signé avec Ryad, pour un montant de 29,4 milliards de dollars, lequel inclut, outre la livraison des 84 F-15, la modernisation de 70 autres avions du même type déjà en service au sein de la Saudi Royal Air Force.

Pour Boeing, c’est le jackpot : cette vente devrait lui rapporter entre 18 à 20 milliards de dollars (le reste revenant aux sous-traitants et au gouverment américain, qui fournira les prestations de formation des personnels saoudiens), ce qui permettra de garantir 50.000 emplois outre-Atlantique.

Cela étant, Israël ne voyait pas, au départ, ce contrat d’un bon oeil, étant donné que ses rapports avec le royaume wahhabite ne sont pas au beau fixe, loin de là. Pour lever les réserves du gouvernement israélien, Washington lui a donné la garantie que les avions acquis par l’Arabie Saoudite ne lui permettraient pas de mener des frappes sur des cibles terrestres et maritimes, tout en lui promettant que les premiers F-35 Lightning II qu’il a commandés lui seraient livrés en même temps que le seront les F-15 destinés à la Royal Saudi Air Force.

La fourniture d’armes américaines à l’Arabie Saoudite fait suite au Pacte de Quincy, signé par Ryad et Washington en février 1945, lequel engage les Etats-Unis à assurer la protection du royaume saoudien en échange d’un accès privilégié à son pétrole.

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