La coque du sous-marin nucléaire russe Ekaterinburg en feu

Après l’accident du Koursk, en 2000, l’incendie à bord du Daniil Moskovsky, en septembre 2006 et la défaillance du Nerpa (20 tués), il y a trois ans, un autre sous-marin nucléaire russe, le K-84 Ekaterinburg, de la classe Delta IV (projet 667 BDRM Delfin), est impliqué dans un incident spectaculaire.

Un incendie s’est en effet déclaré, le 29 décembre, sur l’échaffaudage en bois entourant la coque de ce sous-marin, alors placé en cale sèche pour des travaux de réparations au chantiel naval de Rosliakovo, situé dans la région de Mourmansk, dans le nord-ouest de la Russie.

D’après des témoins, les flammes se sont élevées jusqu’à une dizaine de mètres du bâtiment. Plus de 100 pompiers, appuyés par des hélicoptères, ont été mobilisés pour éteindre l’incendie, au cous duquel 9 personnes ont été blessées.

Selon un communiqué des autorités russes, « le réacteur du sous-marin a été coupé avant le débit des travaux de réparation » et il n’y aurait « aucune menace de contamination radioactive ». Une partie de l’équipage est restée à l’intérieur du K-84 Ekaterinburg afin de surveiller les paramètres de température et de dioxyde de carbone. Par ailleurs, et comme l’on pouvait s’y attendre, toutes les armes du submersible avaient été préalablement retirées pour les travaux.

Aucune information n’a été communiquée au sujet des causes de cet incendie, qui semble désormais maîtrisé, les pompiers continuant encore à arroser la coque. Le parquet militaire russe a cependant annoncé avoir ouvert une enquête criminelle « pour destruction ou endommagement de biens militaires par imprudence ».

Selon Pavel Felguenhaueur, un expert russe des questions de défense, cet incendie est « une catastrophe énorme ». « Il semblerait que le navire soit perdu et même si l’on arrivait à le réparer, cela prendrait des années » a-t-il confié à Reuters. « Perdre un sous-marin stratégique, qui pouvait encore servir de 10 à 13 ans, est un coup important pour le potentiel de dissuasion nucléaire » a-t-il ajouté.

Entré en service en 1985, le sous-marin nucléaire lanceur d’engins (SNLE) K-84 Ekaterineburg est armé par 16 missiles balistiques R-29RMU2 « Sineva » (code Otan SSN-23 « Skiff »), d’une portée de 11.000 km. Mis en oeuvre par un équipage de 130 marins, ce bâtiment mesure 167 mètres de long pour 12,2 mètres de large. Il peut évoluer à une profondeur de 400 mètres et atteindre une vitesse de 24 noeuds. La marine russe compte 7 bâtiments de ce type, lesquels devraient être remplacés par des submersibles de la classe Boreï.

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