La Royal Australian Navy cherche à recruter des marins britanniques

Déflation des effectifs militaires en Europe, et en particulier en Grande-Bretagne. Pénurie de spécialistes en Australie… Aussi, pour résoudre son manque en personnels qualifiés, la Royal Australian Navy (RAN) songe à recruter des marins touchés par les restructurations des forces armées sur le Vieux Continent…

En effet, la marine australienne va voir ses capacités augmenter de manière relativement significative au cours des prochaines années. Ainsi, il est prévu qu’elle soit dotée de 12 sous-marins, ce qui en fait 6 de plus par rapport à maintenant.

Qui plus est, elle recevra, bientôt le plus important navire qu’elle n’a jamais eu, à savoir le HMAS Canberra, construit par les chantiers navals d’El Ferrol (Navantia), en Espagne. Suivra ensuite, en 2015, son sistership, le HMAS Adelaide. Et, selon le Livre Blanc sur la défense publié en 2009, il est prévu de doter la Royal Australian Navy de 20 corvettes, 3 destroyers de la classe Hobart et de remplacer ses 8 frégates de type Anzac.

Seulement, si des moyens plus importants lui seront donnés, ses effectifs ne suivent pas. Du moins pour le moment. En effet, la RAN manque de sous-mariniers et de spécialistes. « La situation actuelle a atteint un niveau d’urgence et un caractère critique qui ne peuvent pas être surestimés » indiquait un rapport rédigé en novembre 2009. « La marine pourrait connaître des difficultés en raison de la mauvaise gestion des mécaniciens » pouvait-on encore y lire.

Deux raisons peuvent expliquer cette situation. L’une tient à la démographie du pays et au vieillissement de sa population. Et cela ne s’arrangera pas dans l’immédiat. L’autre s’explique par les coupes budgétaires qui ont affecté l’armée australienne au cours des 20 dernières années, lesquelles « ont fragmenté, dilué et diminué les ressources » de la Royal Australian Navy. Autrement dit, des compétences ont été perdues.

D’où l’intérêt que Canberra porte aux diminution des forces armées européennes, et britanniques en particulier. La marine australienne a envoyé une délégation en Grande-Bretagne pour avoir une idée du nombre de recrues potentielles. Et, pour les éventuels candidats à tenter leur chance dans les mers australes, une naturalisation rapide leur est promise.

A priori, cette démarche ne semble pas gêner outre mesure la Royal Navy, qui voit là une bonne alternative de reconvertir les marins qu’elle a licenciés ou dont elle n’a pas renouvelé le contrat. Et cela d’autant plus que la marine australienne s’est engagée à ne pas débaucher les personnels qui font encore besoin chez son homologue britannique, notamment les sous-mariniers, cette spécialité n’étant pas touchée par les restructuration en cours outre-Manche.

Que ce soit sous pavillon britannique ou sous celui de l’Australie, les marins tentés par cette opportunité serviront de toute façon toujours la reine d’Angleterre. Et ils suivront ainsi la voie tracée par Claude Choules, le dernier vétéran connu de la Première Guerre Mondiale, qui s’est éteint en mai dernier. Après avoir servi au sein de la Royal Navy, il avait demandé à être transféré dans la marine australienne en 1932.

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