François Hollande réaffirme sa volonté de maintenir la dissuasion nucléaire

Selon un sondage publié par le quotidien Le Monde (édition du 17 décembre), seulement 34% des personnes interrogées estiment capable le candidat socialiste à la prochaine élection présidentielle, François Hollande, à « faire face à une crise diplomatique et militaire ».

Aussi, le député corrézien a tenté de gommer cette image en précisant ses intentions concernant l’avenir de la dissuasion nucléaire française s’il est élu en mai 2012. Et par rapport à ses turbulents alliés d’Europe Ecologie/ Les Verts, le moins que l’on puisse dire est qu’il n’entend rien leur céder sur ce sujet.

En effet, le programme du parti écologiste, adopté le week-end dernier, prévoit de faire de l’Europe « une Zone exempte d’armes nucléaires » ce qui « ouvriait un espace de négociation avec les Russes pour l’élimination de leurs propres armes tactiques » (ben voyons…). Une des premières mesures proposées viserait à supprimer la composante aéroportée de la dissuasion. Un autre consisterait à annuler les programmes de modernisation, ce qui remettrait en cause, par exemple le missile balistique M-51 de la Force océanique stratégique (FOST), afin d’économiser « plus d’un milliard d’euros ».

Or, pour le candidat socialiste, il n’en est pas question. L’on pouvait déjà s’en douter à la lecture d’un fascicule programmatique édité l’an passé et intitué « Parlons de la France avec François Hollande ». « La dissuasion nucléaire est indissociable de notre statut de grande puissance, comme l’est aussi notre participation au Conseil de sécurité des Nations unies, avec un droit de veto auquel je n’entends pas renoncer » a-t-il ainsi écrit dans la tribune qu’il a livrée au Nouvel Observateur.

« Le contexte international actuel ne laisse pas présager que le temps de la dissuasion nucléaire serait désormais dépassé : de nouvelles puissances sont apparues durant les quinze dernières années, d’autres ont cherché et cherchent encore à émerger dans ce domaine. Alors que de nombreux pays arment ou réarment, nous ne devons pas baisser la garde » a encore justifié François Hollande, qui indique vouloir s’inscrire dans la continuité de Pierre Mendès-France, de Charles de Gaulle et François Mitterrand.

« La dissuasion nucléaire demeure aujourd’hui encore la garantie fondamentale de notre sécurité. Elle nous donne le pouvoir d’être maîtres de nos actions, de notre politique, de la pérennité de nos valeurs démocratiques et de notre destin. Dès lors, il ne saurait être question pour moi de transiger avec notre indépendance et notre intégrité » insiste le candidat socialiste.

Dans ce contexte, François Hollande a prévenu qu’il n’est pas dans ses intentions de renoncer à la modernisation de la force océanique stratégique. « Cette composante est modernisée, puissante et ses moyens de frappe contribuent à faire de la France un pays respecté. Elle est l’ultima ratio. Nous maintiendrons sa capacité et sa crédibilité » affirme-t-il.

Même chose pour la composante aéroportée, qui « offre au décideur politique (…) les alternatives, les complémentarités et les capacités d’adaptation indispensables dans un monde et face à des acteurs en perpétuelle mutation » et qui permet « d’éviter toute montée mécanique vers les solutions les plus extrêmes, parce qu’elle est réversible » étant donné qu’elle est « visible et donc démonstrative en cas de crise majeure ».

Et de conclure : « Nous disposons donc de moyens proportionnés et suffisants, que j’entends maintenir » tout en promettant, dans le même temps, de « combattre sans faiblesse et sans concession ceux qui, dans le monde, ont engagé des programme dangereux pour sa stabilité. »

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