L’Otan veut étendre le dispositif des milices locales en Afghanistan

Quand le général américain Davis Petraeus a pris le commandement de la Force internationale d’assistance à la sécurité (ISAF), déployée en Afghanistan sous l’autorité de l’Otan, il a cherché à appliquer la plupart des recettes qu’il avait préconisées en Irak pour y réduire – avec succès – l’activité des groupes jihadistes.

Aussi, en août 2010, le général Petraeus a voulu reproduire ce qui avait été fait avec les milices Sahwa en Irak, qui, issues des tribus sunnites, prirent les armes contre les militants proches de la mouvance d’al-Qaïda.

D’où sa proposition au président Hamid Karzaï de former et d’armer des villageois pour qu’ils puissent se défendre contre les insurgés. Deux premières milices locales ont alors été formées dans les province du Wardak et de l’Uruzgan, sous le nom d’Afghan Local Police (ALP). Ces unités dépendent du ministère afghan de l’Intérieur. L’objectif, à l’époque, était de recruter 10.000 hommes, avec une rémunération équivalente à celle de 60% d’un policier « national ».

Visiblement, ce dispositif semble donner des résultats. L’ALP est « l’élément le plus critique de nos efforts pour aider l’Afghanistan à développer la capacité à assurer sa propre sécurité » avait même estimé le général Petraeus, en mars dernier.

D’où, d’après l’agence de Reuters, le souhait de l’Otan de l’étendre à d’autres provinces afghanes. « Le programme devrait être étendu et prolongé » a ainsi confié un responsable de l’ISAF. « Notre objectif reste d’avoir un quota de 30.000 ALP » a confirmé un porte-parole de la coalition.

Seulement, ces « miliciens » (ou  « policiers locaux »), sont sujets aux polémiques et leurs actions sont controversées. « Ce sont des illétrés, des drogués qui sont dans cette police. Ils contrôlent les routes et on ne peut pas sortir de chez soi quand la nuit est tombée » a ainsi confié, au Journal du Dimanche (édition du 3 décembre), un mollah qui a souhaité rester anonyme et dont un neveu, étudiant en économie à l’université de Kaboul, a été abattu à un barrage.

Le fait est, en septembre, l’organisation Human Rights Watch a produit un rapport intitulé « Ne dites surtout pas que c’est une milice », dans lequel elle a accusé l’ALP de commettre des exactions et des violations des droits de l’homme en toute impunité.

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