Un prince saoudien parle de doter son pays de l’arme nucléaire

En juin dernier, l’Arabie Saoudite a annoncé son intention d’investir près de 100 milliards dollars pour la construction de 16 réacteurs nucléaires, ce qui devrait, à l’horizon 2030, lui permettre de couvrir 25% de ses besoins en énergie électrique, lesquels doublent tous les dix ans.

Mais le prince saoudien Turki al-Fayçal, par ailleurs ancien chef du renseignement du royaume et influent membre de la famille régnante, a évoqué, le 5 décembre, la possibilité de doter son pays d’armes nucléaires.

« Tous nos efforts et ceux du monde ayant échoué à convaincre Israël de renoncer à ses armes de destruction massive, mais aussi l’Iran, il est de notre devoir à l’égard de nos peuples d’envisager toutes les options possibles, y compris l’acquisition de telles armes » a-t-il déclaré à l’occasion de la tenue d’un forum régional à Ryad.

Mais, a-t-il précisé, il s’agirait de se doter de ces armes à des fins dissuasives. « Une catastrophe touchant l’un de nous s’abattra sur nous tous » a-t-il prévenu, en faisant référence aux effets d’une course régionale au nucléaire militaire.

C’est la première fois qu’un responsable saoudien évoque l’idée d’acquérir des armes nucléaires. Jusqu’à présent, le Royaume s’était contenté de dénoncer l’arsenal que détient, sans le reconnaître officiellement, Israël, qui préfére cultiver une certaine ambiguïté en la matière, ainsi que les visées militaires du programme iranien.

Cela étant, l’Arabie Saoudite, en ratifiant le Traité de non-prolifération nucléaire (TNP), s’est engagée à ne pas acquérir de tels armements.

Par conséquent, l’on peut s’interroger sur les motivations qui ont poussé le prince Turki al-Fayçal à faire une telle déclaration. Est-ce à dire que Ryad envisagerait de se retirer du TNP?

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