Les nouvelles autorités libyennes donnent 15 jours aux milices armées pour quitter Tripoli

Le colonel Kadhafi étant mort et enterré, son fils, Seif al-Islam, présenté comme son successeur potentiel arrêté et son régime faisant désormais partie de l’histoire, plus rien ne justifie la présence de miliciens armés dans les rues de Tripoli.

Et pourtant, près de deux mois après que la Libye a été déclarée officiellement libérée de la dictature, des milices sont encore actives dans la capitale libyenne, et cela cause une recrudescence des violences, ce qui exaspérent les habitants. En effet, les miliciens des différentes factions encore présentes à Tripoli ont pris la fâcheuse habitude de régler leurs comptes à coup de Kalachnikov.

Aussi, les nouvelles autorités libyennes ont haussé le ton, le 6 décembre. Ainsi, si dans les deux semaines qui viennent, « les milices ne quittent pas la ville, la population de Tripoli et le gouvernement fermeront la ville à la circulation » a fait savoir le bureau du Premier ministre, Abdel al-Kib.

« Une manifestation aura lieu demain (ndlr, 7 décembre) à 16h30 sur la place des Martyrs en appui aux initiatives des ministères de l’Intérieur et de la Défense, visant à nettoyer Tripoli des armes et de la présence inutile des milices. Il est prévu que d’autres manifestations se tiennent, avec plus de plus en plus d’ampleur, jusqu’au 20 décembre » a-t-il ajouté. En clair, les milices armées sont priées de revenir là où ils étaient avant la bataille pour la « libération » de Tripoli, qui a eu lieu à la fin du mois d’août dernier.

« Nous leur sommes reconnaissants pour leur aide, mais maintenant il est temps pour eux de retourner auprès de leurs familles et amis pour aider à reconstruire leurs villes », a affirmé Abdelrazzak Abou Hajar, le chef du Conseil local de Tripoli.

La semaine passée, le ministre libyen de l’Intérieur, Faouzi Abdelali, a dévoilé un plan visant à intégrer à court terme les quelques 50.000 combattants ayant pris les armes contre les troupes loyales au colonel Kadhafi au sein des forces armées et celles de la police.

Par ailleurs, Paris, par la voix du chef d’état-major des armées (CEMA), l’amiral Edouard Guillaud, a indiqué être prêt à coopérer militairement avec la Libye. « La France prête à fournir ce que le gouvernement libyen demande, en particulier dans le domaine de la formation militaire » a déclaré l’officier français, à l’issue d’une rencontre avec Mustafa Abdel Jalil et le ministre libyen de la Défense, Osama Juili.

Le CEMA a précisé que l’objet de sa visite à Tripoli était de communiquer avec les nouveaux partenaires libyens pour évaluer les pistes de coopération maintenant que la paix est revenue. « Nous avons eu des relations avec l’ancienne armée libyenne. Nous allons les faire revivre » a-t-il déclaré.

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