La Suisse choisit le Gripen de Saab, au détriment du Rafale et de l’Eurofighter

Il était le moins bien classé par rapport à ses deux autres concurrents – à savoir le Rafale et l’Eurofighter – et, finalement, c’est lui qui vient d’être choisi, ce 30 novembre, pour remplacer les F-5E Tiger II des forces aériennes suisses.

En effet, le Conseil fédéral hélvétique a sélectionné le Gripen, du constructeur suédois Saab, dont il va acquérir 22 exemplaires dans le cadre du programme d’armement 2012. Et ce sont les critères financiers qui ont, à première vue, fait la différence.

« Le Gripen est sensiblement plus avantageux que les deux autres offres, non seulement à l’acquisition mais aussi en ce qui concerne les coûts d’entretien. Cette décision permet d’acquérir un avion performant sans compromettre d’autres domaines de l’armée ni leurs équipements indispensables » explique le Conseil fédéral, dans un communiqué, lequel précise, par ailleurs, qu’il « a sciemment décidé de ne pas positionner la Suisse au plus haut niveau européen s’agissant des performances des nouveaux avions de combat ».

Mais comme l’a récemment souligné le quotidien Le Temps, il apparaît surtout que l’appareil suédois a fait l’objet d’un intense lobbying et qu’il a été choisi dans l’espoir que le principal industriel suisse, RUAG, actuellement en difficulté, puisse bénéficier de quelques retombées de ce contrat, au détriment des PME romandes auxquelles Dassault Aviation avait proposé des compensations dans le cas où le Rafale aurait été sélectionné.

Reste que le Gripen ne sera pas doté du nouveau radar réclamé par les aviateurs suisses. Il faudra déjà débourser 50 millions de francs CH supplémentaires pour son développement. Et encore, il ne sera disponible que dans quelques années. D’autres part, des incertitudes sur l’avenir de Saab ne sont pas encore levées. Ce qui peut être gênant quand l’on s’engage pour une trentaine d’années avec l’achat d’un avion de combat et que l’on vise, à terme, de mettre en place une flotte unique d’appareils quand les F-18 suisses seront retirés du service.

« Nous risquons une nouvelle affaire des Mirage », aurait affirmé un officier de l’aviation suisse, cité par le Temps, le 25 novembre dernier. Une allusion à un scandale politique des années 1960, provoqué par un dépassement conséquent de budget lors de l’achat, par la Confédération, de Mirage III.

Après les complications aux Emirats arabes unis, où il est en lice, il reste encore au Rafale, qui avait la préférence des pilotes suisses (ce que ceux qui ne connaissent rien à l’aviation militaire et qui descendent cet avion en prenant des airs pincés devrait bien avoir en tête) , l’important contrat MMRCA en Inde, destiné à remplacer les MiG-21 des forces aériennes indiennes.

Conformément à l'article 38 de la Loi 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée, vous disposez d'un droit d'accès, de modification, de rectification et de suppression des données vous concernant. [Voir les règles de confidentialité]