Une frégate britannique a été envoyée au large de la Libye sans son armement complet

Même si l’état de la marine et de l’aviation du colonel Kadhafi ne permirent pas à ce dernier de s’en prendre aux navires de l’Otan qui croisaient au large des côtes libyennes dans le cadre de l’opération Unified Protector, il n’en demeure pas moins que le risque zéro n’existait pas. D’ailleurs, des attaques avec des canots chargés d’explosifs furent déjoués à temps.

Quand la Marine nationale a déployé le porte-avions Charles de Gaulle au large de la Libye, des mesures de sécurité ont été prises, après une évaluation des menaces susceptibles de porter atteinte au groupe aéronaval. D’où le positionnement relativement éloigné du navire – à 100 nautiques des côtes libyennes – le temps de s’assurer que l’aviation du colonel Kadhafi ainsi que ses bateaux ne présentaient plus aucun danger.

Mais il semblerait que la Royal Navy ait pris des risques avec la frégate de type 23 HMS Westminster. En effet, cette dernière a été envoyée en zone de guerre sans la totalité de son armement, composé habituellement par 32 missiles Seawolf de défense aérienne et 8 missiles antinavires Harpoon.

Selon des officiers de la marine britannique, cités par un quotidien de Portsmouth, le HMS Westminster n’était doté que de 4 missiles Seawolf au moment de son déploiement au large de Benghazi, en mars dernier.

Autrement dit, le navire n’aurait été en mesure de repousser seulement deux attaques éventuelles des troupes du colonel Kadhafi, étant donné que les Seawolf sont lancés par paire. Et la frégate, initialement déployée pour éventuellement prendre part à opération humanitaire, a vu son ordre de mission changer sans pour autant que soit recomplété son armement.

« Quella aurait été la réaction du ministère de la Défense (MoD, ndlr) si le Westminster avait été touché par quelque chose? Ils ont pris un gros risque » a le contre-amiral Parry, dont les propos ont été rapportés par le Daily Mail.

Même chose pour Mme le député Penny Mordaunt, membre du Parti conservateur actuellement au pouvoir à Londres et par ailleurs réserviste de la Royal Navy. « Je suis absolument convaincue comme d’autres officiers à qui j’ai parlé que le Westminster aurait été en danger » a-t-elle déclaré.

La cause de ce sous-armement est à rechercher du côté des coupes budgétaires qui affectent la Royal Navy, comme les autres branches des forces armées britanniques. De son côté, le MoD n’a pas confirmé le nombre de missiles qui étaient à bord du Westminster mais a reconnu que l’armement de cette frétage n’était pas complet lors de son engagement au large de la Libye. Mais il minimise toutefois la prise de risque, compte tenu que la protection du bâtiment aurait pu être assurée par les moyens britanniques déployés sur place.

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