Le Qatar intéréssé par le programme de défense aérienne MEADS

Jugeant ses coûts de développement trop élevés et sa gestion du projet compliquée, l’US Army a annoncé, au début de cette année, son intention d’abandonner le programme MEADS (Medium Extended Air Defense System) visant à remplacer les systèmes de défense aérienne Patriot et Hawk.

« Le système ne pourra pas satisfaire les exigences américaines et faire face à la menace actuelle et émergente sans modifications importantes et coûteuses » avait expliqué, en mai 2010, l’auteur d’un mémo interne à l’US Army, en mai 2010. La décision était donc à la fois attendue et logique.

Ce programme, auquel la France a participé avant de s’en retirer pour développer le SAMP-T (Sol-Air Moyenne-Portée – Terrestre), avec le missile Aster 30, implique également l’Allemagne et l’Italie.

Aussi, avec le retrait américain de ce projet, l’avenir de ce dernier est compromis, même si le Pentagone a maintenu des crédits correspondants aux frais de résiliation qu’il aurait dû verser à l’industriel – en l’occurrence Lockheed-Martin – pour assurer, jusqu’en 2014, la première phase de développement de ce système afin d’obtenir une « preuve de concept », c’est à dire un prototype servant à démontrer l’utilité et la faisabilité du programme MEADS.

D’un montant total de 4,2 milliards de dollars, les Etats-Unis ont déjà avancé 1,5 milliards de dollars pour ce programme et comptent en débourser 800 millions de plus jusqu’en 2014. L’Allemagne et l’Italie y contribuent respectivement à hauteur de 25% et de 17%.

Suite à l’annonce américaine, l’Allemagne avait indiqué qu’elle n’achèterait pas ce système. Seulement, si l’on en croit une information publiée par Defense News, Berlin et Rome ont entamé, depuis quelques mois, des discussions avec le Qatar, qui serait prêt à y participer financièrement à ce programme afin de disposer du MEADS pour contrer la menace des missiles balistiques iraniens et assurer la protection de son espace aérien lors le Mondial de football, qui se tiendra dans ce pays en 2022.

Reste à voir dans quelles conditions l’émirat va s’impliquer dans ce projet, du moins si les négociations aboutissent. Il n’est pas certain que sa participation financière soit à la hauteur de celle des Etats-Unis, qui ont assuré 58% de l’effort jusqu’à présent.

Cela étant, Lockheed-Martin a procédé, avec succès, à un premier test du système, le 17 novembre dernier. Il s’agit « d’une importante validation pour la poursuite du développement du programme MEADS » a fait valoir Dave Berganini, le responsable du projet, par voie de communiqué.

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