Royaume-Uni : Des économies qui coûtent cher

La vie est décidément pleine de paradoxes. En effet, les restrictions budgétaires qui touchent le ministère britannique de la Défense (MoD) n’ont pas permis de limiter l’augmentation des coûts d’une quinzaine de programmes d’armement d’outre-Manche. C’est du moins ce qu’affirme le National Audit Office (NAO), l’équivalent au Royaume-Uni de la Cour des comptes françaises.

Ainsi, au cours de l’année 2011, les coûts de ces projets d’armement ont augmenté de 466 millions de livres. Au total, la facture des programmes visant à développer de nouveaux matériels (avions de combat, destroyers et sous-marins) est de 6,1 milliards de livres plus chère par rapport aux estimations faite au moment de leur lancement. Et leur retard cumulé atteint désormais 27 ans.

Les contre-temps et surtout les décisions d’étaler les programmes d’armement afin de faire des économies se révèlent être donc contre-productives. Qui plus est, elles sont même de nature à créer des vides capacitaires, ce qui est toujours gênant même si ces derniers sont temporaires.

Le NAO a notamment pris l’exemple des 7 sous-marins nucléaires d’attaque Astute, lesquels doivent remplacer ceux de la classe Trafalgar. D’après cet organisme, la décision d’étaler leur construction – le dernier exemplaire devrait être livré en 2024 – a augmenté le coût du programme, lancé dans les années 1990, de 200 millions de livres supplémentaires.

Mieux que ça encore : elle suppose soit un prolongement de la vie opérationnelle des SNA actuels, soit une réduction de leur activité pour économiser leur potentiel. Qui plus est, le NAO a estimé que les coûts générés par la décision d’étaler le programme Astute aurait permis d’acquérir un 8e exemplaire de cette classe, comme il avait été initialement prévu. Et d’ailleurs, l’abandon de ce dernier a eu pour conséquence l’augmentation du prix unitaire des 7 sous-marins commandés.

De son côté, le ministre britannique de la Défense, Philip Hammond, a minimisé l’étude du National Audit Office en s’en prenant à la gestion de ses prédécesseurs travaillistes. « La tendance à la hausse des coûts constatés sous le dernier gouvernement est stoppée » a-t-il fait valoir. « Les 0,9% d’augmentation cette année sont toujours de trop mais c’est 7 fois moins que l’année dernière avec la précédente administration » a-t-il ajouté.

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