Un renseignement donné par la France a permis d’empêcher un attentat en Mauritanie

Lors de la séance des questions au gouvernement à l’Assemblée nationale, le ministre des Affaires étrangères, Alain Juppé, a estimé que la meilleure arme contre le terrorisme est « la lutte pour la démocratie et pour le développement, qui sont undes points forts de la diplomatie française ».

Seulement, en attendant, et comme l’a souligné le chef du Quai d’Orsay, « la menace terroriste est grandissante, notamment dans toute la zone qui va du Yémen jusqu’au Nigéria ». Et il est clair que les pillages des arsenaux libyens au moment de lors de l’affrontement entre les pro et anti Kadhafi n’a pas amélioré la situation.

Selon Alain Juppé, la politique de la France en matière de contre-terrorisme a trois axes : le renforcement des capacité de renseignement en liaison avec le services américains, européens, africains et asiatiques, la formation des forces de sécurité des pays concernés par la menace terroriste, comme le Kenya, la Somalie, la Mauritanie ou encore le Niger (et plus récemment, le Nigeria) et l’encouragement à la coopération régionale.

Pour illustrer son propos, le ministre des Affaires étrangères a indiqué que les services de renseignement français ont récemment communiqué des informations aux autorités mauritaniennes, lesquelles ont permis d’éviter qu’un attentat soit commis sur leur sol.

« Je peux citer un exemple : ce qui s’est passé en Mauritanie récemment où grâce à une information fournie par nos services un attentat a été déjoué » a-t-il en effet affirmé à la tribune de l’Assemblée, sans donner plus de précisions.

La dernière affaire connue en Mauritanie remonte au 20 octobre dernier. Ainsi, un certain Teyeb Ould Sidi Aly, un haut responsable d’al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI), qui a depuis longtemps de président de ce pays, Mohamed Ould Abdel Aziz ainsi que les intérêts français à Nouakchott, dans le collimateur, a été tué lors d’une opération de l’armée mauritanienne alors qu’il s’apprêtait à lancer des attaques suicides avec des véhicules bourrés d’explosifs.

Plus tôt dans l’année, en février, ce responsable d’AQMI avait eu l’intention de viser le président mauritanien et l’ambassade de France à Nouakchott selon le même procédé. Mais là encore, les attaques avaient pu être déjouées à temps.

Dans ces deux cas, un éventuel appui de la France aux autorités mauritaniennes n’avait jamais encore été évoqué. Et cela vient donc d’être fait par Alain Juppé. Cela étant, la coopération entre Paris et Nouakchott en matière de contre-terrorisme est déjà ancienne. En juillet 2010, des militaires français avaient soutenu une opération mauritanienne contre des bases d’AQMI. Il s’agissait alors de libérer Michel Germaneau, retenu en otage par cette organisation.

Par ailleurs, les intérêts français ont été pris pour cible à plusieurs reprises en Mauritanie. En août 2009, un kamikaze s’était fait exploser devant l’ambassade de France à Nouakchott. Deux gendarmes avaient été légèrement blessés. Et, deux ans plus tôt, quatre touristes français furent tués par un commando d’AQMI.

Cela étant, ce soutien français à la Mauritanie montre que Paris n’entend pas baisser la garde contre la branche maghrébine d’al-Qaïda, même si cette dernière retient encore en otage quatre ressortissants français, enlevés au Niger en septembre 2010.

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