Le prince héritier d’Abu Dhabi juge l’offre de Dassault « non compétitive »

Après plus de trois ans de négociations pour acquérir 60 Rafale, le prince héritier d’Abu Dhabi, le cheikh Mohammed bin Zayed a mis la pression sur Dassault en indiquant que l’on « ne pouvait pas travailler » à partir de l’offre faite le constructeur français, qu’il estime « non compétitive ».

Pour rappel, les Emirats arabes unis ont demandé au consortium Eurofighter (EADS, BAE Systems et Finmeccanica) de leur soumettre une offre concernant son appareil, lequel est par ailleurs en concurrence avec le Rafale en Inde et en Suisse. Auparavant, ils en avaient de même avec Boeing (F-18 Super Horner et F-15) tandis que Lockheed-Martin tentait de jouer sa carte en proposant des F-16 dernière version, avec l’idée de vendre ultérieurement des F-35.

« Grâce au président Sarkozy, la France n’aurait pas pu en faire plus sur le plan diplomatique pour faire aboutir un accord sur le Rafale », a déclaré le prince héritier par voie de communiqué. «  »Malheureusement, Dassault semble ne pas avoir conscience que toutes les bonnes volontés politiques et diplomatiques du monde ne peuvent permettre de surmonter des termes commerciaux qui ne sont pas compétitifs et à partir desquels on ne peut travailler » a-t-il ajouté.

Voilà de quoi doucher les tempéraments les plus optimistes, à commencer par celui du ministre français de la Défense, Gérard Longuet, qui indiquait il y a peu encore que les négociations entraient dans la dernière ligne droite. Ou bien encore celui du chef d’état-major de l’armée de l’Air (CEMAA), le général Jean-Paul Palomeros, qui confiait, le 14 novembre dernier, en marge du salon aéronautique de Dubaï que les aviateurs émiratis étaient « très enthousiastes pour le Rafale (…) parce qu’ils m’ont dit qu’ils aiment l’avion et qu’ils savent à quel point il est opérationnel ».

Cela étant, même si les négociateurs des Emirats se sont déjà plaints de l’inflexibilité de Dassault Aviation au cours des discussions, il n’en reste pas moins que la partie française a fait des efforts sur le coût d’acquisition des appareils. Ainsi, selon la lettre spécialisée TTU, la première offre faite était d’un montant de 13 milliards d’euros, suivie d’une seconde, évaluée à 10 milliards. Enfin, la dernière connue est de 9 milliards d’euros. Seulement, les Emirats ont mis seulement 7 milliards sur la table…

Reste à voir comment va évoluer ce dossier dans les prochains jours. L’on espérait une annonce officielle pour le 2 décembre prochain, jour de fête nationale aux Emirats et date anniversaire de la bataille d’Austerlitz. En attendant, l’on est bien curieux de connaître le sort des Mirage 2000-9 en service au sein des forces aériennes émiraties et dont la reprise est un des aspects du contrat en cours de négociation.

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