Un chef d’AQMI prétend détenir des armes libyennes

Le conflit libyen a laissé dans la nature une quantité impressionnante d’armes de toutes sortes, dont 10.000 missiles sol-air. La crainte est de voir une partie de cet arsenal tomber entre de mauvaises mains.

Mais la peur n’éloigne pas le danger… Car un chef d’al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) prétend avoir profité des troubles libyens pour se procurer des armes. «  »Les combattants d’AQMI ont été les plus grands bénéficiaires des révolutions dans le monde arabe (…) et pour ce qui est de l’acquisition, par nous, de l’armement en Libye, c’est une chose tout à fait normale », a en effet affirmé Mokhtar Belmokhtar à l’Agence Nouakchott Informations (ANI), sans préciser si des missiles sol-air SA-7 portés manquants font partie du lot.

Ces propos confirment en partie les affirmations du président tchadien, Idriss Déby Itno, qui avait notamment déclaré lors d’un entretien accordé à Jeune Afrique que « les islamiste d’al-Qaïda avaient profité du pillage des arsenaux en zone rebelle (libyenne) pour s’approvisionner en armes, y compris en missiles sol-air, qui ont été ensuite exfiltrées dans leurs sanctuaires du Ténéré ».

Chef de la katiba al-Moulathamoun, Mokthar Belmokhtar, alias Abou al-Abbes ou encore Laaouar (le borgne), est surtout connu pour ses activités de contrebandier (d’où son autre surnom, M. Marlboro), couvertes par le « jihad ». Son mariage avec trois filles de chefs touaregs lui permet de sillonner le Sahel en toute quiétude. Il constitue un maillon essentiel d’AQMI dans la mesure où c’est lui qui fournit des armes à cette organisation qui a fait allégeance à al-Qaïda en 2007, quand elle s’appelait encore le GSPC (Groupe salafiste de prédication pour le combat).

Une de ses spécialités est l’enlèvement de ressortissants étrangers, qu’il échange contre de fortes sommes d’argent. Ainsi, il a notamment été impliqué dans le rapt de touristes européens dans le Sahara en 2003 et il est à l’origine de celui de deux jeunes français, au début de cette année, au Niger. L’on s’en souvient, cette affaire a tourné court avec l’intervention des forces spéciales françaises, laquelle n’a cependant pas permis de récupérer les deux otages vivants.

Par ailleurs, Belmokhtar a affirmé au cours de sa déclaration faite à l’agence mauritanienne qu’il existe des « relations idélogiques » entre AQMI et les « jeunes combattants islamistes » libyens, qui, selon lui, ont été « le fer de lance de la révolution » en Libye.. Cependant, son organisation serait restée à l’écart des combats contre les forces loyales au colonel Kadhafi.

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