Les derniers développements du projet d’achat d’avions de combat en Suisse

Si l’on en croit les informations du quotidien suisse Le Matin, des parlementaires ayant voté, en septembre dernier, la reprise du processus d’acquisition de nouveaux avions de combat pour remplacer les F-5 Tiger encore en service au sein des forces aériennes hélvétiques, seraient sur le point de changer d’avis au regard de l’effort financier à accomplir.

Du coup, l’on parle à nouveau, de l’autre côté des Alpes, de l’option visant à moderniser une trentaine de F-5 Tiger en leur ajoutant de nouveaux systèmes de navigation, ce qui coûterait 500 millions de francs suisse au lieu des 5 milliards prévus pour l’achat de 22 avions de combat modernes.

Mais pour l’instant, l’on n’en est pas encore là et le projet de renouveller la flotte de F-5 tient toujours. Et mieux même, le coût de cette opération serait moins élevé pour les finances suisses en raison d’un taux de change favorable par rapport à l’euro, crise de la dette oblige.

C’est du moins ce qu’à fait valoir le ministre suisse de la Défense, Ueli Maurer, à l’occasion d’un entretien acordé à NZZ, le 28 octobre dernier. Ainsi, la facture serait de 3 à 4 milliards de francs suisses, et non plus de 5 milliards. Et le paiement des appareils se ferait de manière échelonnée. Le responsable soumettra au Conseil fédéral, d’ici à la fin de l’année, le choix de l’avion qui succèdera ainsi au F-5. A charge ensuite, pour Berne, de trouver les ressources nécessaires pour en assurer le financement. Pour rappel, le Rafale de Dassault Aviation, l’Eurofighter et le Gripen de Saab sont en lice.

Par ailleurs, la lecture de certains journaux édités par le groupe Edipresse (Le Matin, La Tribune de Genève notamment) recèle quelques surprises. Ainsi, dans un article intitulé « Acheter un avion de combat est un choix politique« , diffusés par d’autres publications ayant le même propriétaire, l’on peut lire que « pour un Rafale, on achète 3 Gripen! »

L’on agirait pas autrement pour pousser la candidature de l’avion suédois que l’on ne s’y prendrait pas autrement, d’autant plus que ce papier rappelle fort opportunément l’affaire de l’achat de Mirage III de Dassault Aviation, le « meilleur avion de l’époque » (1962), entâché d’irrégalurités. Une façon d’établir un parallèle avec le Rafale, qui a été jugé le plus performant lors de la phase d’évalution menée par Armasuisse et de prévenir que cela pourrait se reproduire?

Pour en revenir au prix du Rafale, il est faux de dire qu’il est trois fois plus élevé que celui du Gripen. La preuve en est avec l’appel d’offres brésilien, où Saab a fait une offre de 4,5 milliards de dollars pour 36 appareils, contre 8,2 milliards, puis 6,2 milliards pour Dassault.

Dans un autre article (Gripen, Rafale ou Eurofighter: quel avion remplacera le Tiger?), il est rappelé que, même s’il est le « champion de sa catégorie », l’avion français n’a pas encore trouvé preneur à l’étranger, au contraire de ses concurrents, qu’il est « réputé fragile » et que son prix, une fois de plus, est « prohibitif » (la somme de 150 millions de dollars l’unité a même été avancée). Et là encore, il n’y a que des louanges pour le Gripen…

Et il y est même écrit que le Rafale est même plus cher que l’Eurofighter. Or, si l’on en croit les informations de La Tribune, l’appareil produit par le consortium européen a toujours été de 10 à 15% plus cher que l’avion français, sauf dans le cas de l’appel d’offres indien où un effort considérable a été fait pour réduire cet écart.

Cela étant, le blog spécialisé suisse Avia News remet les pendules à l’heure. « L’avion le moins cher reste le Gripen avec une offre à environ 3 milliards, alors que l’Eurofighter ferme la marche à environ 4 milliards. Le Rafale est quant à lui entre les deux » précise-t-il. Et d’ajouter, que l’appareil de Dassault « reste sans nul doute le favori avec un prix qui se situe, donc, parfaitement dans la ligne de crédits imposé. »

Quoi qu’il en soit, un sondage en ligne de la Tribune de Genève place le Rafale en tête des préférences des lecteurs, avec 30% d’avis favorables, contre 15% pour le Gripen et 12% pour l’Eurofighter. Cela dit, 41% des 2415 votants ne veulent aucun des trois.

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