Le budget 2012 de la Défense ne progressera pas autant que prévu

Dans le cadre du plan de rigueur « le plus dur depuis 1945 » élaboré pour réduire les déficits publics, le Premier ministre, François Fillon, a annoncé, le 7 novembre, une dizaine de mesures qui vont à l’accélération de la mise en oeuvre de la réforme des retraites, l’augmentation de la fiscalité directe et indirecte de manière ciblée ainsi que la révision à la baisse des budgets de certains ministères.

L’on s’attendait à ce que celui de la Défense soit touché. Et ce sera manifestement le cas. En effet, selon le quotidien Le Télégramme, il est question d’une économie de 285 millions d’euros supplémentaires pour le budget 2012, lequel avait été pourtant annoncé en progression en septembre dernier, grâce aux recettes exceptionnelles dues aux ventes de fréquences hertziennes et de biens immobiliers.

Ce montant, qui efface en partie les 480 millions d’euros de hausse initialement prévus, a été révélé par le ministre de la Défense, Gérard Longuet, lors d’une audition devant la Commission de la Défense et des Forces armées de l’Assemblée nationale, le 8 novembre.

A propos du Palais-Bourbon, et qu’il soit permis d’ouvrir une parenthèse que certains trouveront certainement démagogique (mais tant pis), il est tout de même assez singulier que les députés de tous bords aient refusé la proposition de l’un des leurs, Lionel Luca (UMP, droite populaire) consistant à baisser de 10% leurs indemnités parlementaires, ce qui aurait permis d’économiser 5 millions d’euros. Pour le parlementaire Yes Cochet (Europe Ecologie-Les Verts), cette mesure est « anecdotique » eu égard aux enjeux de la dette et du déficit…. Anecdotique, peut-être… mais symbolique, sûrement… Bref, fermons la parenthèse.

Quoi qu’il en soit, si les 285 millions d’euros d’économies sont confirmés, ce qui représente grosso modo le montant des surcoûts générés par l’opération Harmattan en Libye (entre 300 et 350 millions), il faudra trouver les dépenses sur lesquelles il sera possible de rogner.

Les nouvelles restrictions pourraient ainsi viser les études opérationnelles, les budgets des écoles, le fonds de restructuration des territoires, mais aussi et surtout les dépenses de maintien en condition opérationnelle (MCO) des matériels. Or, sur ce dernier point, il y a de quoi nourrir de réelles inquiétudes compte tenu du fait que les équipements ont été énormément sollicités au cours de ces derniers mois à cause des opérations extérieures (Afghanistan, Libye, Côte d’Ivoire, Liban, Kosovo).

Pour rappel, le budget du ministère de la Défense et des Anciens combattants a déjà été sollicité dans le cadre la lettre rectificative au projet de loi de finances rectificatives pour 2011, pour contribuer à hauteur de 230 millions d’euros au paiement de l’amende concernant l’affaire des frégates de Taïwan.

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