La Colombie liquide ses services de renseignement

Le Département administratif de sécurité (DAS), autrement dit, les services de renseignement colombiens, n’avaient pas bonne presse. La cause? Son implication dans plusieurs scandales récents, dont sa proximité avec des milices paramilitaires d’extrême droite, créées pour combattre la guérilla du mouvement marxiste des FARC et accusées d’avoir commis plusieurs milliers de crimes.

A cela s’ajoute la surveillance illégale de magistrats, de journalistes et d’opposants par des fonctionnaires de ce service de renseignement, dont certains sont même allés jusqu’à faire des menaces et des intimidations.

Ainsi, l’ancien dirtecteur du DAS, Jorge Noguera, qui a été en fonction entre 2002 et 2005, a été condamné, en septembre dernier, à 25 ans de prison pour avoir couvert un meurtre et collaboré avec les milices des AUC (Autodéfenses unies de Colombie), lesquelles ont déposé les armes en 2006. L’ancien président colombien, Alvaro Uribe, est également visé par une enquête de la chambre d’accusation du Congrès pour éclaircir le degré de son implication dans ces affaires.

Aussi, Bogota a décidé de dissoudre le DAS, après 58 ans d’existence. Un décret allant dans ce sens a été signé par le président colombien, Juan Manuel Santos. Une nouvelle structure sera mise sur pied. Il s’agire d’une agence « civile », qui dépendra toujours de la présidence mais dont les activités seront cependant contrôlées par le Congrès. Sa direction devrait être confiée à l’amiral Alvara Echania, un ancien chef-d’état-major de la marine colombienne.

Et ce sera l’occasion de faire le ménage parmis les 55.000 agents de ce désormais ancien service, qui avait par ailleurs des domaines d’interventions vastes, allant du travail classique de renseignement et de contre-espionnage en passant par le contrôle des flux migratoires.

« Au sein du DAS, il reste des personnes très dangereuses, liées au narcotrafic et aux ex-paramilitaires. Il va falloir les identifier ou elles continueront à agir au sein d’autres institutions où elles auront été redéployées » a averti le sénateur Juan Manuel Galan, le rapporteur de la loi de renseignement et contre-espionnage.

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